21 juin 2015

Raid des Terres Noires

Plus grand, plus haut, plus fort.
Meilleur encore cette fois et fabuleusement joueur.
Physiquement terrible et sévèrement pentu. 
Solide, coriace, et plus encore, mais au final il ne reste qu'un plaisir total et sans faille.

► Strava - Raid des Terres Noires


Un tour de force digne d'éloges qui vous plonge dans le bonheur en grand et pour très longtemps. 
Deux ans d'attente maintenant, c'est vous dire si ça va être dur.

Le décor se situe à Digne Les Bains.
Cette épreuve connue de tous (je suppose), c'est le Raid des Terres Noires. 12 ème édition.
J'y étais en 2013, déjà fabuleux ! CR d'époque

Vu que c'est toutes les années impaires maintenant, vaut mieux pas le manquer.
C'était un de mes objectifs principaux de le faire et de bien faire cette année. Finir dans les cinquante au moins comme il y a deux ans.

Weekend à rallonge, du vendredi au lundi.
Camping du Bourg proche du village, on est bien placé.
Le temps s'annonce chaud durant le séjour.

5 Maillons Libres pour faire le déplacement. Jacques, Momoye, Martine, Alain, et moi, bien accompagnés par nos moitiées respectives.
Samedi matin, un petit roulage pour se décoincer d'une semaine légère côté entrainement.
Vingt bornes en balade pour tâter le terrain de la première bosse et de la descente. Le balisage est déjà en place.


A la fraîche du matin, c'est déjà bon de pédaler par ici.
Après midi tranquille, on passe en ville à la Taverne pour le retrait des plaques.
Déjà ça commence on ne peut mieux, j'ai le meilleur des numéros puisque j'hérite du N° 7. Extra ! Si je peux le garder pour 2017.
Dans la poche, le maillot des TN, la plaque, un antique Vtt Mag, une pâte de fruit et le ticket repas.
Je revois à cette occasion, Jean Paul Routens, organisateur d'un autre splendide événement (l'Ultra Raid de la Meije).

Pour passer le reste de l'aprem, on s'en va gambader joyeusement sur les bords du Ruisseau du Bouinenc à la recherche de quelques piscines naturelles. On pousse un peu jusqu'au village de Draix et Archail. 
Le Raid passe par ici.
Décor superbe tout autour, autant en profiter aujourd'hui. Demain, on lèvera moins les yeux je pense. Sur les hauteurs il fait bon, avec toujours un petit vent rafraîchissant.


Dernière nuit un peu nerveuse comme toujours.
Petit déj léger et je descends vers le stade Rolland.
Vers 7h00, je tombe sur Louis-Marc, le "Vieux" vendéen single speeder qui enrhume les jeunes comme moi entre autres 😀.
Une rencontre sympathique de bon matin, et l'occasion de mettre un visage sur un pseudo ou un prénom de forumeur. et puis on a souvent sans le savoir des aventures parallèles sur différents raids ou balades un peu corsés.

Sur le départ, c'est toujours bon de revoir que les Niçois sont là. Thierry (Levens) et ses potes, Pierre, et un peu plus haut alors qu'on est en train de chauffer sur la bosse d'entame, Polo66 qui prépare son podium.
En redescendant, je croise Christian, qui est comme moi un banlieusard Toulousain on va dire.

Y a du monde, ça circule, ça cause, c'est un grand jour ça se voit. Le temps est top, orienté vers le chaud.
8 heures moins quelque chose, on va se mettre en poste devant. Les 100 premiers numéros et les dames sont en première vague et les 350 autres (environ) en suivant juste dernière.

Avant de partir un briefing pour les derniers détails, quelques consignes sur le déroulement de l'épreuve, et une précision quant au fait qu'on allait trouver à un endroit du raid une piste un peu longue, car en gros il fallait éviter de passer sur un secteur de terres noires et céder la priorité à la vipère Gordini qui loge dans le coin.
Et puis rien d'autre, sinon un bon raid à tous.

Départ gentil derrière la voiture. Ça c'est bien mieux que 2013 où ça frottait de partout sur les quelques trois ou quatre cent premiers mètres.
Au feu à gauche, on passe au rouge dans la bosse.
Bon pour ma part, la journée sera longue, j'ai la forme, donc pas question de se mettre la pompe au rupteur sur un truc qui va durer huit plombes à minima.
Ah oui parce que du coup je pensais plus à vous causer du programme.
Les Terres Noires 2015, c'est du lourd ! 80 km et 3800 m de dénivelé positif. Ouais mon gars, et y a qu'un parcours pour faire au plus pressé 😊.
Ouch ! Comme tu dis oui.
Bon moi j'aime ça, et visiblement y en avait plusieurs centaines qui aimaient aussi.


Donc, la bagnole s'éloigne et ça commence à fuser de partout.
Je stresse pas, mais quand même je me fais doubler copieusement. Pourtant je suis pas en train de lézarder. Je gère ma première montée sans trop taper dans les fréquences hautes.
Un bout de route raide, une piste chemin, de l'herbe, la vallée environnante qui s'éveille, tout va bien. 
Faut pas trop s'endormir et rapidement passer sous le vtt, sauf à vouloir vraiment se ruiner les cannes d'entrée. Vaut mieux porter vu la pente qui se dresse à plusieurs reprises.


Quelques minutes de portage avant de se remettre en selle.
Cinq km la première côte, et cinq cents mètres de positif. Bienvenu au Terres Noires !
Y a du monde partout et je m'en sors pas mal. Bien que parti en première ligne, je dois être environ dans les soixante, soixante dix en haut.

Première descente top pour commencer gentiment. Un bon monotrace boisé et sinueux, tiré à quatre épingles, qui met déjà de bonne humeur.
Je pensais que ça allait bouchonnait fort, vu le monde dans la bosse, mais non c'était fluide et en bon rythme. J'en profite pour doubler quatre ou cinq personnes en coupant un peu les virages à pied. Dans les bosses j'ai le temps je patiente 😀, quand ça descend j'ai pas le temps 😄.

Passé la série de courbes, ça file rapide sur une sente rectiligne le long d'un petit cours d'eau. Y a un peu d'humidité par là.
Deux ou trois taquets à remonter et autant de petits ponts de bois superbes et ultra fun. Ça passe bien, on s'amuse.


On se jette (en portage) sur la route. On a déjà fait dix bornes. Même pas mal ! Pas trop quoi 😊.
La trace continue sur les sentiers montants, avec un autre bon passage en mode portage. Je double un VAE en galère là-dedans.
Je tiens mon rythme, je me sens bien depuis le départ.
On approche un peu plus loin, des premières terres noires qui sont déjà là pour nous régaler un bon moment jusqu'au village des Dourbes.
Quelques spectateurs et des signaleurs un peu partout.

Ravito 1 au village.
Quinze km, je m'arrête pas, c'est pas utile. Il fait pas trop chaud, le parcours est bien ombragé, je passe mon tour, j'ai fait mes courses, j'ai tout ce qu'il faut. On verra au suivant.

Je roule avec le Lyti SR 29. Vtt idéal aujourd'hui pour cette épreuve. Dix kg de muscles plus ou moins confortable, mais excellent partout.
Un semi rigide 29 ou un tout suspendu de 100/110 mm en 29, pour moi c'est les vtt adéquats pour ce raid.


J'ai par contre mis la tige de selle télescopique, objet inutile tant qu'on y a pas goûté 😀 et mis un mono plateau de 26 pour passer au mieux les raidars assassins qu'on va trouver chemin faisant.

En face, au fond de la plaine, bien plus loin et surtout bien plus haut, le Pas de la Faye.
Invisible, taillé quelque part dans l'immense barre rocheuse, il va falloir trouver la cassure. C'est bien fléché heureusement !
La plus grosse bosse, presque sept cent mètres de positif copieux. De la route calmos au début, une piste qui s'élève ensuite franchement, et pour arriver sous le rocher, un sentier boisé super, mais qui demande un paquet d'énergie. Je fais court mais ça dure six km le bazar à escalader.
Enfin, le final c'est un méga portage pas très long, au cœur du rocher.
Splendide et rude ! 
A l'ombre, avec la fraîcheur de l'altitude, et un décor somptueux qui s'ouvre sur toute la plaine lumineuse. On est super bien là. Bon c'est quand même éprouvant tout ça.

Y aurait de superbes photos à faire, mais j'ai pas pris l'appareil aujourd'hui. 
Pas le temps d'en faire de toute façon. Je ferai avec des photos de la veille ou autres.

Je passe bien cette bosse, je rejoins Thierry sur la fin, on est quelques uns à finir l'escalade.
Côté vipères, y en avait pas en passant le python rocheux 😀.


Premier comptage avant la bascule. Je suis 57 ème. Faut encore grignoter quelques places pour le top 50.

De l'autre côté c'est le penchant vers le plaisir grisant de la descente.
Au contraire de 2013, on prolonge encore le plaisir bien plus bas cette fois, et on prend huit bornes inclinées vers le bonheur.
Monotrace en zigzags sur un terrain minéral rocailleux au début avant de continuer dans les forêts. Beaucoup de virages serrés pas toujours simple à passer en selle, mais rien de difficile dans cette descente. On redouble quelques concurrents.
Superbe et très bon pour se reposer un bon moment.


En bas, il faut gagner le Pas d'Archail. Le signaleur en faction, nous annonce une demi heure de piste.
Mouais, j'ai posé les yeux sur le Garmin pour voir et la demi heure a été longue.
Quarante minutes pas loin, pour gravir les 7 km et 350 de positif.
Je monte bien ça va. Un peu esseulé maintenant, je double un gars sur le haut, et le VAE me repasse encore en sifflotant, avant de s'arrêter changer la batterie. Je me demande s'il a pu aller au bout avec cette mobylette.

Bon je finis ma bosse, et j'enquille la descente. 32 bornes déjà enregistrées.
Ça descend facile jusqu'aux deux signaleurs qui vous arrêtent pour un passage pas forcément dangereux à négocier, sauf qu'on arrive vite, et si on le voit pas à temps, vous voyez ce que je veux dire ?!
D'où l'intérêt de freiner les ardeurs de tout le monde.

La descente qui suit va bien. J'avais un peu beaucoup galéré deux ans avant. Cette fois je la trouve plus simple. je passe pas forcément mieux le paquet d'épingles très serrées, mais j'ai ma technique infaillible, je plante tout, je saute du vtt, je le tourne et gaz vers la suivante. Ni vu ni connu. Ça marche bien, c'est pas esthétique, zéro en technique, mais efficacité redoutable.
Entre les zigzags, là c'est du très bon et ça file bon train. J'adore.


Milieu de descente, le ravito 2. Et la barrière horaire N° 2. Je stoppe à celui-là.
Les ravitos sont bien garnis, je mange rien, j'ai mes barres et gels que j'avale régulièrement. Je refais juste le plein de flotte. J'ai picolé un bon litre depuis le début, c'est à dire pas beaucoup en fait.
Le parcours étant pas mal ombragé et il fait chaud, mais sans plus en altitude.

Je repars fissa au bout de deux ou trois minutes.
La descente se poursuit encore un bon km. On traverse un ruisseau asséché, en escaladant des blocs rocheux d'un mètre cube au moins et ça repart pour une belle petite bosse boisée, qui alterne roulage et poussage. C'est rude les Terres Noires dans les bosses.
Enfin arrivé en haut, le sentier commence à descendre progressivement entre les arbres et file sur une trace terreuse au final.
Et puis on débouche sur une première partie magique de cette épreuve. Les toboggans géants des terres noires.


Cette fois je suis moins surpris par le côté flippant du passage et je suis bien plus à l'aise qu'à la première. D'ailleurs je suis passé jusqu'au bout sur le vtt. Juste un arrêt sur le dernier plongeon pour juger un peu la trace et laisser faire un gars devant moi.
J'avais aussi un type derrière, qui était plus à l'aise, mais là-dessus on peut pas laisser passer, à moins de s'arrêter carrément et encore c'est pas simple. Autant garder ses distances avec celui qui précède.
Y a la place du vtt et puis c'est tout. De part et d'autre, c'est une glissade violente sur des pentes vertigineuses.

Ce passage est somptueux et bien qu’impressionnant de chaque côté, c'est un pur régal tout le long.
Si on le sent pas, c'est du pédestre bien sur, mais une fois lâché là-dessus, c'est le pied total avec une bonne adrénaline qui enivre les sens.

Quand vous remettez le vtt sur la terre ferme dans le bois, ça continue de plonger bien plus fort et bien plus technique. Parfait pour achever une grosse et belle séquence de supers sensations.


Je retrouve Pierre et un groupe de rouleurs, j'ai toujours la pêche, un ou deux gars m'ont doublé mais j'en reprends plusieurs, donc tout va bien.
Un peu de piste nous amène sur une autre section de terres noires, déjà faite, mais qui se prolonge encore plus loin cette fois.
Laisse tout tomber et va faire ce raid, c'est du délire ces passages. On est dans la quatrième ou cinquième dimension, et le septième ciel du vtt. Jouissif !
En plus on voit très bien la trace ondulante sur un long périmètre, avec les tags oranges qui indiquent les différents passages par anticipation. Ils sont bien visibles, et placés au bon endroit pour pas hésiter, et pour bien mettre ses roues sur le bon passage, sans savoir ce qu'il y a derrière.
La confiance aidant, on y va sans regarder pour découvrir ce qui nous attend sous la marche, le toboggan ou la cassure rocheuse. 
C'est du top voilà  !
Ça passe tout seul, il suffit juste de laisser aller le vélo et on fait des grands plongeons sur plusieurs mètres. Y a pas vraiment de danger, ou très rarement si on se manque.
C'est géant et incroyable ce que peut apporter comme sensations le vtt et ce terrain de jeu quand on les associe.

Et là, je suis aux anges comme tout le monde c'est clair. On ne peut que savourer ces passages surréalistes parfois, que j'ai jamais vu encore ailleurs.
On a en plus le temps de les apprécier car généralement ça parait assez long ce genre d'amusement.


C'est super bien fait, et dans une bonne allure, y a pas mieux pour se déguster un festin à rallonge.
Et toujours pas vu de vipère alors qu'on serpente dans les dunes 😀.

C'est sur cette partie il me semble qu'on a un peu plus loin, ce qui ma parut être la meilleure séquence du Raid des Terres Noires, avec la descente d'un canyon extraordinaire. 
Dans une gorge couloir rocheux aux parois plutôt lisses et poncées par les eaux, on enfile les courbes rapides en toboggans contre la roche. 
Dans chaque virage, c'est follement amusant de prendre un appui un peu relevé. Au sol sur tout le long du goulet, on roule dans quelques flaques d'eau bien noire. 
Excellent et prodigieux cette séquence. Ça mériterai de faire une petite boucle pour y passer deux fois sur cette longue partie.

Depuis le Pas d''Archail, le profil est plutôt descendant, mais on mange quand même trois bosselettes coriaces avant de rentrer par la route sur ce petit village d'Archail. 
Presque 45 km.
Ravito N° 3. Je fais pas d'arrêt, je roule bien, j'ai ce qu'il faut de liquide et la chaleur me gène pas, alors que je pensais justement qu'on allait en baver. 
On est un peu en altitude, il doit faire dans les vingt cinq degrés environ ou à peine plus à ces hauteurs et ça permet de rouler sans étouffer. Même sur les parties les plus basses du raid et à découvert, j'ai pas eu de sensations de trop chaud en roulant.
Bon tant mieux, c'est déjà assez rude le bazar, pas besoin de canicule.


Liaison inter village pour continuer. 
Archail - Draix. 
Pas très dur en montant avant de bifurquer sur une sente qui descend sur le deuxième patelin de Draix.

Respirez, ça va secouer les jarrets en suivant !
Une bugne longue et rude encore. C'est pour notre bien puisque elle permet de gagner le denier secteur des terres noires. 
Enfin, il me semble que c'est là, car je m'y perd de mémoire à refaire le parcours cette fois, y a trop de superbes choses qui s’enchaînent sur ce parcours fabuleux pour se souvenir de tout.
Pas grave.

Donc alors, si le premier secteur classique du début était déjà impressionnant, celui là attention à la méga sensation plus qu'aérienne. C'est de la haute voltige.
Déjà les signaleurs obligent à passer à pied sur les quelques cents mètres en mode funambule. 
Du vide profond, très très profond de chaque côté. Pas vertical mais pas loin au niveau du rendu visuel, et un passage tendu (sans corde), ultra large de trente centimètres maxi, pour franchir la passe lunaire. 
Débrouille toi avec ça.
Le mode pédestre se comprend aisément, mais quand même c'est tentant. 
Passé ce survol épatant, on a ordre de se remettre en selle par les bénévoles, qui préviennent que la séquence photo approche.
Effectivement vaut mieux être sur le vtt, car c'est du tout bon la suite et puis le photographe, loin d'être un inconnu, c'est Manu qui descend des dunes pour shooter de superbes photos. Merci par avance pour la photo offerte envoyée via le groupe FaceBook TN.


Sur ce raid, il y a beaucoup de bénévoles, signaleurs, secouristes qui sont présents tous le long, surtout sur les passages délicats. La sécurité et le suivi de la course sont bien maîtrisés.

Bon nous de notre côté on continue le méga amusement dans ces sentiers de folie. 
C'est certes pas de tout repos, il y a beaucoup de relance à faire pour gravir une dune en prenant de l'élan sur celle d'avant par exemple, où en essayant toujours de conserver le max de vitesse sur les marches, les cassures, les dos d'âne etc, mais vu la qualité du tracé global, et dans ces zones fantastiques en particulier, on oublie souvent la fatigue.

Km 50, une piste. Ce doit être celle là peut-être qui nous enlève une ultime zone d'éclate totale. 
Bon moi à ce stade, ça me va. 
On a donné quand même depuis huit heures du mat. Cinq heures qu'on roule, je me la coule douce mais pas trop cette petite piste en faux plat descendant. 
Un peu de récup, c'est top et idéal pour avaler du solide.
Plus bas, ça repart à la grimpette toujours sur piste avec deux ou trois lacets. Ça passe pas trop mal encore, faut gérer.


Allez fin de bosse, descendez par là svp. 
Monotrace bien bon dans des ravines escarpées, au milieu d'un décor plutôt aride. Toujours très bon et sans problème. 
Et rebelote ensuite, quand la difficulté reprend le dessus et toujours cet enchaînement incessant de bosses et descentes, c'est du costaud partout les TN.
La pente s'inverse, on repart dans des portages. 
Le sentier est pentu et même avec un développement idéal c'est très rude à rester en selle. Un gros km d'effort supplémentaire avant de basculer à nouveau dans les bonnes sensations. 

On est maintenant dans des portions plus classiques, plutôt techniques et accidentées, dans les bois pour la plupart. 
Je me régale encore, et j'avance sans subir le terrain. car physiquement je tiens bien le coup depuis le début. Merci la bonne forme.


Fin d'amusement provisoire sur le ravito N° 4. Cinquante huit km au compteur. Il en manque moins, mais y en a encore un bon morceau.
A l'ombre en bord de route. Je fais pas de stop, le suivant est à dix bornes, je suis bien et j'optimise la roulage.
J'ai encore un peu de poids sur le dos, donc du liquide suffisant certainement pour faire la liaison.

Je continue de grailler sur le bout de route montant. 
Bifurcation sur la piste à droite, ça s'élève pas très longtemps et pas très dur, sauf que l'accumulation des bornes commence à se sentir. On est deux à rouler un peu en accordéon depuis le ravito et ensemble sur le final de la grimpette. avant de redescendre rapidement dans la vallée. 
Pas de difficulté, ça passe aisément avec toujours ce côté ludique et totalement abordable en descente.

En bas c'est du roulant. 
Portion plate sur route, vent de face, je trime en solo. J'ai un peu lâché mon compagnon dans la descente.
Pour suivre, on s'engouffre dans un petit chemin ultra caillassé. On dirait plus un ruisseau asséché qu'un chemin qui continue ensuite dans la végétation. A l'ombre encore, c'est top et plutôt roulant sur les sentiers.
Bon mais ça dure pas.
Et je voudrais pas envenimer les choses, mais ici encore, toujours pas vu de vipère rossini, qui a du nous tourner le dos peut-être, mais par contre ça va piquer aux jambes pendant la grimpette.
Ils nous ont sorti un supplément d'escalade qui flingue les cannes et aussi un peu beaucoup le moral.


Mon Lyti qui est impérial aujourd’hui, me supporte la plupart du temps, mais là y veut pas y aller. Ok mon vieux, je te porte un peu.
Dans les portages, je suis bien, donc je me l'attaque gaillard, en pensant que ce doit pas être très long à ce stade du raid.
Pff !! Assassins !! 
C'est une douce tuerie encore. Je me suis vite calmé devant la pente. Et puis ça m'a semblé un peu long tout d'un coup, ce "bon" morceau en pédestre. 

Sur le haut, remise en selle, pour rejoindre une partie déjà faite y a deux ans. C'est roulant, un peu irrégulier, avant de carrément plonger dans l'autre versant.


Excellent, je retrouve vite la banane dès que la récréation recommence sous les roues.
Et au passage je reprends une place dans la descente.
Plus de flotte tiens, mais il reste à peine deux bornes normalement avant d'arriver au bistro.
Très bonne descente encore, bien pentue sur la première moitié, rapide, joueuse, sportive, et peu agressive, avec quelques passages bien techniques.
Un final plus facile, où il faut pédaler pas mal encore pour pas traîner, mais toujours aussi bon.

Repos enfin au ravito 5. Soixante huit km.
Je fais une pause rapide, recharge d'un bon litre de flotte, un barre vitaminée dans l'estomac, et vidange des poches dans la poubelle.
Au passage, les bénévoles toujours supers agréables, qui proposent de l'aide à remplir la fiole, à vous demander si ça va, ce dont vous avez besoin etc, et puis des tables bien garnies pour les affamés.

Depuis la Pas de la Faye, où je passe dans les soixante à peine, je me suis pas trop inquiété de ma place, mais alors que je demande à tout hasard si beaucoup de concurrents étaient passés, on me dit une trentaine à peine.
Oulà ! Ça c'est bon. Dans les trente, j'aurais pas pensé en être là.
Bon finit la rigolade. Trois minutes d'arrêt environ, c'est suffisant pour refaire le plein.


Je repars confiant. Je connais la fin en plus. Il reste dix ou douze km.
Cents mètres de goudron et on plonge dans un cours d'eau. Traversée sans problème, y a vingt centimètres d'eau à peine, je peux pas me noyer donc 😀.
Un gars est juste devant à la sortie du ruisseau. On se retrouve à deux dans le même rythme.
Et c'est parti pour l'avant dernière bosse. C'est pas long un km et demi, mais avec encore une succession de petites pentes meurtrières, les jambes sont plus trop à la fête. Par endroits, trop rude en montant, je descends pousser. Faut tenir pour pas trop lâcher dans ces moments très difficiles.

Vers le milieu, on se fait déposer par un gars qui avance comme s'il venait de démarrer le raid. Hallucinant la différence de vitesse.
Je l'ai revu à l'arrivée et il m'a dit qu'il avait coincer quand même un peu plus haut ensuite. Mais bon, tout est relatif, et on l'a pas revu sur la fin du parcours.

On poursuit tant bien que mal. Je me sors de cette mini bosse, pour descendre un peu et retrouver du plaisir dans le sentier. Un peu rocailleux, parfois dans des lits de petits cours d'eau asséchés, c'est très sympa à rouler et on arrive ensuite pour passer sous le très joli tunnel pont de pierre.


De l'autre côté, ça tournicote gentiment dans les roseaux et entre les arbustes pour rejoindre rapidement un ultime petit ravito.

Pas d'arrêt, un salut aux deux bénévoles et je traverse le ruisseau. 
Dernière bosse copieuse. 8 km encore selon le compteur, dont quatre pour l'ascension.
C'est la descente du matin qu'on doit repasser dans l'autre sens.
Je suis pas fringuant, donc je fais au mieux. J'ai pas l'impression d'avancer bien vite.
Au début j'aperçois un gars au loin avec un maillot rouge, mais j'ai pas la sensation de me rapprocher.
La piste semble très longue et y a quelques bons pourcentages au début.
On rattrape le sentier un peu plus haut en descendant le petit pierrier.
A partir de là, c'est le monotrace qui nous régalait huit heures plus tôt en descendant. 
Ça va pas trop mal dans cette partie et je passe mieux que sur la piste. Tout se fait quasiment sur le vtt, à part les épingles et les cents derniers mètres. Un gars me passe encore sur le haut. 


La descente arrive et le plaisir avec. Autant dans la bosse, je sentais la fatigue, autant là, pas question de compter les pâquerettes.
Gaz grand ouvert. Ça descend tout le temps. Le début est commun à celle de 2013, et ensuite le final m'a paru meilleur et plus facile, avec quelques passages un peu esquintés, mais qui se font très bien.
C'est très rapide en tous cas et on est bien vite en bas, en se faisant remuer bon train.
Une superbe perte de dénivelé pour finir en beauté.

Entrée dans Digne et jonction rapide avec les bords de la Bléone. J'ai un gars devant, mais il loin encore.
Une piste cyclable, deux ou trois virages avant l'entrée du stade, une rangée de barrière et on monte sur le podium de pointage.
Cuit, rôti, carbonisé, bien matraqué, mais entier, ravi, aux anges, enchanté, et en ayant vécu une aventure merveilleuse et intense.  


Côté course pure, le top trente.
Sensass !
26 ème au scratch, je peux te dire que ça me plait au delà du raisonnable. 

Dans ma catégorie de vieux quadras Master 2, je fais comme en 2013, c'est à dire 9 ème. Stable donc, mais peut mieux faire si possible 😀.

Temps total de 7h47 - Je me l'estimais entre 8h00 et 8h30.
81 km de bonheur - Enfin presque, y a bien quelques bornes ou je ne souriais pas.
3800 m de D+++ ! Ça c'était annoncé donc je suis pas surpris.
Temps d'arrêt de 7 ou 8 mn - Optimisation parfaite du roulage.
Plaisir infini et donc non quantifiable, bien meilleur que les quotas habituel. C'est géant ce raid !

Sur l'aire d'arrivée, on retrouve les copains, ou on en attend d'autres.
Une fois posé, j'étais vachement fatigué musculairement. 
Le plateau repas est disponible tout à côté.  Curieusement je suis pas affamé et je peine autant que dans la dernière bosse pour le finir.
La bière par contre ça descend tout seul.


Tout le monde rentre petit à petit. Momoye, Alain, Martine (2 ème féminine) c'est réussi. 
Jacques manque pas de beaucoup de passer les portes. Juste un départ un peu plus rapide.
Finisher ou pas, ça vaut vraiment le coup de venir en Haute-Provence pour faire cette épreuve.

Les copains toulousains ou de proximité (Christian, Jekyll, Cyrill, Paddy), ont découvert un pur raid vtt.

Je suis loin d'avoir tout vu en vtt, mais ce raid est absolument splendide et parfois on a l'impression de visiter un autre monde.

Le fait que je l'ai bien vécu, bien réussi, que tout se soit passé comme prévu, contribue bien sûr à me le rendre encore meilleur, immense et grandiose à vivre, et une fois passé la ligne on oublie ou on veut oublier immédiatement et invariablement, toutes les souffrances qu'on a eu à courir contre le temps qui passe.
Il faut venir le vivre pour ressentir ces frissons. 
Et se préparer sérieusement pour le vivre au mieux, et alors ça prend toute sa dimension de bon sommet du vtt.


Le parcours 2015 aura été physiquement très rude, plus que son prédécesseur.
Mais c'est un petit joyau de circuit aux multiples facettes. Déjà brillant en 2013, il met un peu plus la barre haute.
176 classé sur 450 environ, c'est juste 40%. Ça confirme le côté très costaud.
Je l'ai trouvé meilleur encore sur le début, et la rallonge kilométrique a un peu durcit la difficulté, ce qui me déplaît pas, et malgré ça il conserve son plaisir intact, tout en apportant son surplus de bonheur. 
Les quelques parties roulantes (il en faut toujours), passent inaperçues sur l'ensemble et sont quasi nécessaires.
Les nouvelles sections de Terres Noires étaient étonnantes et éblouissantes de plaisir.

Mais à côté de la dure réalité physique avec un gros dénivelé, la partie technique est abordable par tous et c'est une bonne chose.
Pour ceux qui le considère trop dur, trop compet, trop porte horaire, c'est avant tout une course et c'est juste qu'il n'ont pas tout a fait la préparation nécessaire à ce type d'épreuve pour tenir la distance, pour X raisons valables, selon son envie, sa vie en dehors du vélo, son intérêt etc.

Mais ne pas passer les portes horaires (qui sont shorts, faut pas lambiner), ça n'a rien de problématique ou d'insupportable, et ça permet surtout d'avoir vu ce que c'était, de se rendre compte, et de revenir la prochaine fois pour le boucler. 
Sinon c'est qu'on n'est pas fait pour cette épreuve, ou du moins sous ce format là.


Les portes horaires calculées sur 8,5 de moyenne sont bien évaluées, mais tolèrent peu de marge probablement. Une petite tolérance supplémentaire serait pas mal, et a d'ailleurs peut-être été accordée il me semble.

Les ravitos sont nombreux, là aussi bien disposés en fonction du parcours. le premier à quinze km, le deux à peine vingt km plus loin, et ensuite tous les dix km presque, ce qui permet de toujours être confortable dans la gestion de l'alimentation.

Enfin, le mode course que je pratique un peu sur ce genre d'épreuve, se fait dans un esprit très sportif, tolérant, et respectueux des autres concurrents. Ça double facile pour tous et y a pas de tension au roulage.

Bon ok, mais sinon sur le Raid des Terres Noires, qu'est qui cloche du coup ? 
J'ai déjà du mal à trouver des points noirs ailleurs, alors ici n'en parlons pas, y a pas un début de commencement de quelque chose qui me déplaît.
Le départ 8h00 me convient, mais 7h00 serait un atout pour permettre à plus de personne de passer, un plus pour la température aussi, sachant que ça n'implique pas un changement fondamental pour les organisateurs.
Enfin, la bière à l'arrivée (ou un coca pour les adeptes), faudrait que ce soit compris dans l'inscription et donné avec le repas. 
Offerte ou payée peu importe (avec des partenaires brasseurs c'est plus facile), mais surtout lorsqu'on arrive on n'a pas forcément de tunes sur soi.
Et après une si belle journée et ce beau temps estival, ça manque drôlement, et je pense pas être le seul dans ce cas.


Bon sinon changez rien, continuez tout pareil en fait.
Comme ça tous les deux ans, ce sera toujours étonnant et sensass et puis jusqu'en 2017, ça permettra de faire retomber les sensations et donc ensuite de saliver sur le fait qu'on va enfin revenir pour en reprendre une overdose.

Alors tout ça c'est bien beau, mais derrière dans l'ombre, ça demande une organisation sans faille, et c'est le cas ici quand on voit ce que ça nous permet de vivre. 
Autant mettre tout ça en lumière.
Préparation, paperasse administrative, autorisation, ravitos, pointage, secouristes, bénévoles, signaleurs, intendance, suivi, etc, c'est pas une mince affaire pour une course et faut saluer ce gros boulot d'organisation et l'encourager.
Bravo au Club Vtt Rando 04, la Ville de Digne, et toutes les personnes impliquées dans cette grande aventure que je trouve sublime.
Merci vivement pour tout ça.
Rendez-vous dans deux ans, y a que cent dix pour cent de chance que j'y sois 😀.


Tant que j'y pense, mes amitiés à la vipère d'Orsini (j'ai retrouvé le  vrai nom 😄). 
Si elle pouvait juste se déplacer un poil en bordure de cette fameuse piste qu'on a emprunté, personne lui en voudra.
Et on lui foutra la paix promis, en passant volontiers sur quelques toboggans supplémentaires, quitte à en baver un peu plus... de plaisir j'entends.

Salut et merci à tous les copains, ravis d'avoir partagé ça avec vous encore une fois, jusqu'à la prochaine.

Fin de séjour sur Digne prolongé jusqu'au lundi soir.
Un petit tour à la fête de la musique le soir et une grosse nuit de sommeil profond
Lundi, balade pédestre sur les hauteurs dominant la ville, juste en dessous de la Via Ferrata.
Après midi au plan d'eau et retour en soirée sur la région toulousaine surchauffée.
Un weekend juste fabuleux autour du vtt.


___________




Jacques






Patrick Momoye






Ça va le tunnel est assez haut pour moi 😄






Vive le vtt !






Digne en bas - Très beau en haut






Marie-Pierre & Ana






Echauffement du samedi



6 commentaires:

  1. Salut Yves.
    quel cr.!!!.
    félicitation pour ta 26eme place.
    tu as peut être rencontré Alex du 47 (trafic blanc) j ai roulé à trespoux avec lui et Jacques.
    question les vipères Gordini. elles sont bleues avec des bandes blanches sur la tête ?? A++

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  2. Salut Freddy
    Oui maintenant que tu m'en parle, j'ai vu Alex à la fin. Un gars plutôt grand, ce doit être lui. Il a roulé avec Jacques à la Pech Bike et il a finit les Terres Noires avec aussi :-)
    Un top raid

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  3. c est lui. très sympas. finisher de la transvé .
    un top raid c est clair.vu le cr. mais pour des costauds vu le d+.

    A++

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  4. Super résumé de la course.

    J'aimerais m'inscrire cette année. A ce sujet, j'aimerai savoir comment tu te prépare pour cette épreuve?
    J'habite en région parisienne ou les longs dénivelés sont rares.
    Actuellement je fais en semaine des entraînements de fractionnés mais disons que j'aimerais avoir des conseils d'une personne ayant déjà préparé et fini ce raid de fou

    Merci d'avance

    Daniel

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    1. Salut Daniel

      La préparation c'est vaste comme débat. Te dire comme ça comment faire, c'est pas évident. Surtout sans connaitre comment tu roules durant l'année, ce que tu as déjà fait etc.
      Dès l'instant où tu roules régulièrement, tu vas être en forme et tu vas pouvoir faire de grosses épreuves.

      En règle générale, on commence par travailler le foncier l'hiver, que ce soit en vtt ou sur la route, sur des sorties de 3 à 4 heures au moins, pour permettre d'accumuler de la résistance sur de longs efforts.
      Le fractionné oui, c'est bien un peu, mais pour les TN c'est pas essentiel. Et surtout ça vient en complément du foncier, mais ça ne le remplace pas et ça ne suffit pas.
      Il y a de bons portages aux TN, ça se travaille aussi.

      Pour info, j'ai environ 4000 / 4500 km quand j'arrive aux TN (en comptant depuis janvier). Je suppose qu'on peut faire avec 2500 ou 3000 bornes, mais en deçà, pas sur que ça suffise.

      Pour passer les TN, il faut être bien prêt car physiquement c'est du lourd. Sans parler de faire la course pour chopper une place au mieux, déjà en mode rando, faut pas trop lambiner pour passer les portes horaires.
      Et si on est un peu juste en prépa, comme c'est un terrain qui demande beaucoup sur le plan physique, il faut être en forme pour l'apprécier, et pouvoir terminer sans qu'on soit à l'agonie.

      C'est en tous cas une super épreuve à faire, et à tenter.

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    2. Bonjour Yves,

      Merci pour ta réponse.
      En fait, je fais actuellement beaucoup de fractionné car les journées sont courtes. Lorsque je rentre du boulot vers 17h00, il fait presque nuit et il n'est donc pas évident de partir rouler 2-4 heures. Comme je suis en région parisienne; sortir de nuit (même avec les lumières) est assez dangereux.
      C'est pour cela que je fais entre 3 et 4 sessions de fractionné sur mon velo d'appartement en semaine histoire de faire tourner les jambes (toujours mieux que rien du tout)
      J'ai lu que des séances EPIC donnent autant de bénéfices que des sorties de 2-3 heures (http://www.velomag.com/entrainement/Variations-sur-le-theme-de-EPIC), j'espère donc ne pas perdre mon temps :)

      Les jours se rallongent, je pense que je vais donc avoir plus de temps pour rouler sur mon vtt.

      Pour information, je roule en hivers qu'une fois par semaine (le dimanche) mais je fais 2 footing en semaine.

      Avec les séances EPIC, je ne cours plus mais je fais 3-4 EPIC/semaine en plus de la sortie du dimanche.

      En vacances, en Savoie je fais de la route sur mon VTT cannondale scalpel 3 carbone (je n'ai qu'un velo).
      Les sorties peuvent faire entre 75 et 120km avec au max 2400D+. Pour le 120km 2400D+ je mets en moyenne 5-6 heures.

      Je suis bien loin des 3700D+ du RTN, sans compter que c'est du vtt et pas sur la route.
      J'ai deja fais les cols de la Madeleine, galibier etc avec mon vtt. C'est dur mais je pense que je suis un peu léger pour le RTN, voilà pourquoi je m'entraine et cherche des avis de personnes qui l'ont déja fini.

      Pour info, combien de sorties par semaines tu fais ?

      Bonne journée

      Daniel

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