19 septembre 2015

Ultra Raid de la Meije

Un ultra haut sommet, pour un Ultra au sommet ! Donc ça c'est fait !
Difficile (très) à franchir, éprouvant comme jamais peut-être, souvent terrible à affronter, bien plus haut qu'une montagne, si long qu'il contient pas dans une journée,  mais malgré ça on peut réussir à le surmonter.

► Strava - Ultra Raid de la Meije



Splendide et Merveilleux ! 
J'étais au bon endroit au bon moment. MERCI
© Lionel MONTICO
- Photographe

- Le compte rendu de Olivier BÉART

Je m'attendais à l'avoir rude oui, mais je pensais pouvoir maîtriser un peu mieux ce monument, ou cet imposant challenge, que je connaissais depuis deux ans déjà et qui est splendide. Il a été plus sévère que ça pour le coup.
Je pense être bien préparé et en forme, même après un été moins studieux sur le vtt, mais la Meije fait très mal.

En mode Élite Ultra sur une seule journée, euh... comment dire, je l'ai eu très très dur, j'ai du en baver peut être comme rarement, et parfois même, sur des coups de moins bien, je me suis surpris à penser à une ou deux reprises durant ce périple alpin hors norme, que je le trouvais trop rude.


Bon par contre, à part ces petits tracas qui durent un peu plus de douze heures, je suis clairement, et hautement aussi vu l'altitude, satisfait (le mot est faible) d'avoir pu le terminer dans les temps, et d'avoir passé cet ultra raid, en plus de me faire une place dans les vingt premiers. 
C'est un super résultat qui me va parfaitement et que maintenant, avec un peu de recul, je commence a réellement apprécier.
Je voulais pouvoir finir, ça m'aurait miné pour une paire d'heure au moins, de passer à côté, même si ça n'a rien d'essentiel ou de vital, mais le réussir après ces souffrances durables, c'est juste super quoi.

De plus le paramètre essentiel là-haut, c'est que c'est toujours aussi merveilleux pour les yeux quand le soleil illumine. Et puis c'est la montagne, il y aurait presque rien à dire, mais à s'arrêter partout pour contempler.


Et pour ceux qui veulent du très lourd, je les incite vivement à le tenter sur la course Élite Ultra, pour vivre une journée extrême et une épreuve unique qui mélange, le très gros dénivelé positif, un kilométrage à trois chiffres, un très long roulage en terme de temps (et de tant) d'effort, de belles difficultés techniques, et des portes horaires qui ne permettent pas de relâcher la prise pour souffler un peu.
C'est un défi intéressant quand on aime ce genre de plan.

Alors ce bon plan donc, débute le vendredi. Faut déjà meuler du bitume pour se rendre sur place.
Et on est pas seul cette fois.
Ça commence à être connu, l'Ultra Raid(e) de la Meije.
Quelque chose comme 530 participants cette année. Ben ouais, ça c'est beau !
Et ils le méritent car c'est du pur vtt de haute montagne. 
La plupart venant d'un peu partout en France, mais aussi de Belgique et d'Espagne pour ce que j'en sais, et peut-être d'ailleurs très certainement.


Et sur ce genre d'épreuve, on retrouve vite de nombreuses connaissances, en plus d'en rencontrer d'autres qu'on ne connait que via un pseudo, une page Facebook, un forum vtt, une organisation d'épreuve etc. Très sympa tout ça !

Pour ma part, j'y vais avec Arnaud du CPRS. 
Contrairement à lui, je sais où je vais et je connais bien ce genre de programme costaud, mais lui pas du tout ou très peu. Il se met au vtt depuis un an à peine, il vient de la route, et tant qu'à faire autant commencer par un truc simple ! 
Bonne pioche que la Meije pour faire ses gammes. 

Arnaud - Sacré baptême montagnard !!

On taille la route de bonne heure en emmenant le soleil. Sept heures pour être à La Grave au pied du glacier à siroter une petite bière.
L'accès côté Grenoble étant fermé pour cause d'éboulement sur le Tunnel du Chambon, il faut passer par Gap et Briançon pour venir du sud.
Je découvre la remontée de la vallée de la Durance après Sisteron, le Lac de Serre-Ponçon, Embrun, et jusqu'à Briançon. 
C'est très joli comme itinéraire.

Fin de l'été, et déjà quelques couleurs d'automne sur cette large et vaste vallée découverte. Le plaisir se poursuit au delà encore vers le Col du Lautaret, sur une route qui inciterait presque à descendre le vélo de la bagnole et se mettre à rouler dès maintenant.
Passé au col on descend rapidement sur le village de La Grave et le panorama est déjà exceptionnel sous le grand soleil.


Au Gite du Rocher, on reprend les bonnes habitudes depuis trois ans. Bon accueil simple et convivial. Tout le monde vous recommandera les soupes et potages maison, en plus du reste. C'est quasi divin.
On retrouve les Niçois, Thierry, Paulo et Walter. Un bon weekend pour se retrouver.
Et le gite fait le plein cette année. Tant mieux !

Pour passer l'après midi, c'est du classique autour de l'organisation, qui effectue un contrôle rapide des sacs-à-dos, dans lequel vous devez avoir le minimum nécessaire pour ce type de raid.
Au passage on récolte une belle plaque couleur jaune pour l'Ultra, plus quelques gels énergétiques. On sait jamais ça pourra servir demain 😀.
Et puis le maillot offert en plus. Cette année le noir est mis, ça va être rude 😉)

Tiens je récupère la plaque N° 12. Pourquoi le douze ? Le 12 comme Toulouse peut-être ? Parce que ma première bagnole c'était une Renault 12 ? Va savoir !
En tous cas, c'est un bon numéro.
Les vélos sont prêts, nous aussi.

Évacuer la pression

19h00 briefing obligatoire pour tous. La salle est pas assez grande pour contenir tout le monde cette année.
Jean Paul ROUTENS qui organise cette épreuve refait une lecture des consignes, déjà envoyées par mail à chaque participant.
On a aussi la confirmation qu'on avait vu sur la trace gps, que le raid 2015 n'est pas tout à fait identique à celui des années d'avant qui lui, restait sur le même circuit.
Cette fois, il y a trois ou quatre variantes ajoutées en plus, qui n'allongent pas le parcours, mais qui semble le corser un peu.

Briefing - Fegnasse qui pionce déjà

20h00, un bon repas autour d'une bonne ambiance dans la salle à manger du gite.
Et le plumard est vite atteint en suivant. Déjà j'ai un premier petit portage pour grimper en haut de mon pieu superposé 😀.
La nuit est courte et peu profonde en sommeil. On en est tous là la veille je crois.


Petit dèj

4h00 du mat, c'est déjà plein phare dans la piaule.
5h00 on grimpe à Villar D'Arêne, village départ du samedi, situé quatre km plus haut. 
Les plus courageux montent en vélo direct. Nous on prend l'option voiture. On évite ainsi deux cents mètres de dénivelé. Y en a assez à faire plus tard.

Le temps prévu pour la journée est bon dans l'ensemble selon la météo locale, avec du vent du nord, du soleil plutôt présent, quelques brumes le matin, et peut-être des orages en fin d'après midi.
Y fait pas chaud quand même un peu avant 6h00 du mat. Trois ou quatre degré tout au plus.
Le ciel est étoilé, c'est bon signe.


Mise en grille des groupes dans l'ordre des différents départs.
- D'abord les types jobards ou qui ont pas tout compris 😁, en Élite Ultra, qui font la boucle dans la journée - 110 km avec 5200 m de positif. Argh ! Signez là qu'y vous disent en plus.
- Ensuite la formule Raid Ultra en deux jours - 70 km avec 3000 m D+ le samedi et 50 km avec 2500 m D+ le dimanche. Excellent celui-là croyez moi, j'ai fait deux fois déjà. Une première merveille par ici et une deuxième par là. Que du bonheur !
- Et enfin la rando à la journée où vous choisissez un peu le kilométrage qui vous convient.
Tous les groupes partent en même temps.
Gilet jaune fluo de sécurité obligatoire ou équivalent pour être visible.

6h00 c'est l'heure. Bon raid !
Il fait nuit mais on y voit comme en plein jour avec tous ces watts qui sortent des loupiotes.
Et des watts faut déjà en produire en montant vers le Lautaret.
Un ou deux km faciles et ensuite après le bout de route, ça penche vers le ciel.
Sentiers un peu larges avec déjà les premiers poussages sur les quelques pentes bien raides.
Je suis avec Thierry, Paulo et on fait une entame raisonnable en surveillant les pulses. L'an dernier j'étais parti un poil trop fort, cette année si je veux faire durer le "plaisir" plus longtemps, faut faire gaffe.
La file de lumière s'étire en longueur, ça double copieusement et de bon cœur.


Y a plus qu'à !!
Pour atteindre le col, il y a six km environ. Une fois passé la partie la plus raide, il reste deux km sur un bon sentier roulant, dans la prairie. Et chaque année ce passage délicat mais super amusant sur une longue série (30 ou 40 mètres environ) de deux madriers juxtaposés et aussi super givrés.
On doit être déjà à zéro degré par ici.
Dommage j'ai deux gars devant qui passent à pied, et sans vitesse j'arrive pas à rester en selle. Au pire même si tu tombes tu risques rien c'est pas profond sur le bas côté. Au retour on les prendra sous le soleil bien secs.
La montée de cette première difficulté passe bien, même si je me fais pas mal doubler.


On bascule au col (2000 m) vers la première descente.
Cette année il fait déjà presque assez clair pour quasiment se passer de lumière à ce stade.
Aucune difficulté sur du chemin ou pistes jusqu'en bas. Ça passe très vite pour dévaler ce km, on a pas le temps de se refroidir.

Attaque du Galibier maintenant. Une piste intégrale sur sept km ou presque et six cents mètres quasiment de positif. Une ou deux traversées de route et de multiples virages en épingles pour arriver au pied du portage.
Le décor de la montée avec le soleil qui commence à éclairer le glacier de la Meije est splendide.
Je m'arrête vers le milieu pour tomber le gilet jaune k-way, avant de me mettre à bouillir, et puis pipi vite ça urge.
J'en profite pour faire une photo ou deux. 
Je voulais pas prendre l'appareil ce matin, sur ce type d'épreuve où le temps compte, je prends pas le temps d'en faire, et puis bon je l'ai embarqué et j'ai bien fait.


A mesure de la montée, le jour éclaire bien. Quelques brumes présentes sur les hauteurs.
Ça caille au thermomètre surement, mais on n'a pas froid dans cette bosse. les bas côtés sont couverts de givre parfois. Le rythme est plus tranquille maintenant et tout le monde adopte sa propre cadence.
Les premiers cavalent déjà loin devant et bien plus haut.

On aperçoit d'assez loin le portage qui nous attend. Une vrai échelle à ciel ouvert.
L'approche dans le petit sentier qui parcours le pâturage est déjà gaillard.
Le vtt sur le dos et en avant vers le sommet.

C'est très pentu la première partie et donc bien physique en plus d'être super glissant. Faut assurer ses prises sous les pieds, mais ça passe bien.
Parfois il est bon en se penchant un peu vers l'avant, de s'accrocher à quelques pierres avec les mains pour éviter de glisser et de redescendre un bon peu, en vrac ou pas.
Je double un peu hors trace pour grimper à mon envie.

En haut on est au dessus de la mer de nuage. Le soleil illumine tout le cadre grandiose de ces sommets.


La partie finale peut se rouler bien que très technique sur des passages rocailleux.
Juste un peu plus bas au passage du col (2600 m) c'est le premier ravito.
Je m'arrête pas, j'attaque direct la descente.
Première partie très difficile sur quelques centaines de mètres. Très glissante car gelée. Vaut mieux assurer en faisant quelques grosses marches à pied.
Ensuite on s'élance dans un bon sentier bien coriace au début, et là je redouble un peu de monde.
C'est glissant, très technique, il faut parfois faire une petite relance de quelques mètres, mais le single se laisse faire dans l'ensemble.

Les pentes sont bien inclinées vers en bas quand on attrape les très profondes ornières, où moi j'ai que la moitié du corps qui dépassent. Oui en fait c'est pas vraiment des ornières par endroits, mais plutôt des tranchées et pour simplifier encore, il y a des virages en épingles dans ces grands fossés pas larges.
C'est amusant, ça penche, ça ripe un peu dans tous les sens, on frotte les pédales, c'est dur de maintenir la pression sur les freins qui chôment pas, mais on descend.


Plus bas, la descente devient plus "facile" mais ça tabasse pas mal maintenant. Relativement humide par endroits.
On suit les flèches ou les points de peinture au sol qui sont bien délavés et pas toujours trop visibles. Le balisage est complété par des panneaux blancs et rouges marqués Ultra Raid de la Meije.
La trace gps affichée sur l'Etrex est bien pratique.

Il fait pas très chaud à cette heure ci par là, et c'est difficile de bien se détendre et d'apprécier cette belle descente de montagne, pas des plus simples, mais qui passe quand même très bien. Elle est surtout très longue depuis le sommet.
Je poursuis bon train, avec une ou deux traversées de ruisseaux. Tout doux les torrents, pour éviter l'eau super chaude.

Et ça repart dans les monotraces un peu techniques et parfois ultra vibrants.
Dans ces parties, le semi rigide montre vite ses limites et je tiens la bride pour pas trop m'emporter et faire plein de conneries.


Ça fait du bien d'arriver en bas.
Après le petit pont de bois, le chemin nous emmène très brièvement vers un bon sentier de randonnée qui rejoint Plan Lachat. Je refais une pause trop plein et je tombe les sous gants et les manchettes cette fois.
J'ai pas froid et comme je connais, ça va bien chauffer pour un bon moment maintenant.
J'en profite aussi pour mettre un coup d'huile sur la chaîne. J'ai la petite fiole dans la poche au milieu des gels, ça évite de défaire le camelback.

Le monotrace se roule pas partout. C'est très bon mais faut faire de gros efforts pour le passer. Il y a des portages ou poussages répétitifs pour atteindre la route, deux gros km plus loin. L'an dernier en voulant trop en faire par ici, je m'étais mis une boite.


Le temps de ce côté est pas heureux pour l'instant, le soleil a plutôt disparu, un peu de brouillard par endroits, et le décor est pas très lumineux dans l'ensemble.
Passage sous la route, il y a des bénévoles qui surveillent la circulation ou les passages délicats et donnent des consignes.
Petite liaison herbeuse qui donne pas beaucoup de rendement. On est scotché au sol, on a l'impression que ça monte pas franchement, mais faut appuyer fort.
Pour souffler un peu, on tombe sur le GR57 qui passe par là. On l'abandonne rapidement pour la piste militaire qui arrive au ravito numéro deux, proche de quelques petits chalets. Je m'arrête pas, j'ai tout ce qu'il faut en liquide pour tenir jusqu'au suivant. Pour le solide, c'est des barres et des gels.

On est assez nombreux à rouler par ici. On sait pas toujours qui nous double et qui on rattrape, vu qu'il n'y a pas de décalage au départ entre les différents groupes. faut pouvoir regarder la couleur de plaque pour savoir.

La piste grimpe sur 4 km environ depuis le bas. Tout en virages comme un col routier. 
Et encore quatre cents mètres de positif à passer. Vive le sport !
La première variante du circuit se trouve d'ailleurs par ici. Au lieu de bifurquer à droite sur un super single comme à l'accoutumée, on poursuit par la piste jusqu'en haut vers le Col du Pâré, et juste après on passe au Col des Rochilles.


Fin de la piste, y a des moutons partout.
Ça défile devant les vtt, ça bêle fort, ça piétine, y sont pas trop inquiet les bougres alors que nous, on voit vite le passage gaillard qui nous attend un peu plus haut.
Il faut crapahuter encore. Ce n'est plus de la piste, mais des traces dans les alpages plutôt.
C'est loin de passer partout sur le vtt, et on collectionne encore de bons petits portages virils. Dur le raid déjà, et cette variante corse un peu plus l'histoire cette fois.
L'endroit est splendide de ce côté, avec les quelques pointes en aiguille des massifs les plus proches. On s'élève au-dessus d'un grand lac et il manque juste le soleil maintenant pour faire ressortir cette ultra beauté qui reste discrète sous la grisaille.

Je tente quelques fois de faire des photos mais ça donne pas grand chose et je prends pas trop le temps de me poser. Je reste concentré dans l'effort.
Plus haut ça devient quasiment roulant partout pour rejoindre le Col des Cerces (2560 m). Toujours aussi beau ce raid !
En montant je me fais doubler par quelques gars encore, mais dès qu'on choppe la descente je les rattrape fissa et je me régale sur cette descente vers le Lac des Cerces.
Surtout que le temps s'améliore sensiblement depuis qu'on a basculé sur un autre versant.


Le bord du lac en bas marque la fin des réjouissances.
Il va falloir gagner le sommet suivant.
Je connait le sentier et j'en garde un très bon souvenir. C'est là aussi une alternance entre les poussages et le roulage qu'on doit gérer.
Même si ça pourrait se rouler sur de nombreuses parties, je fais souvent le choix de porter le vtt, quand la pente est trop prononcée. On ne perd quasiment pas de temps par rapport à ceux qui tentent de rouler et on y laisse moins de jus, c'est garanti.
Les parties ultra caillassées avec de gros pavés, là encore c'est pas la peine de tenter.
Le vtt en montagne et en haute montagne, il faut intégrer le fait qu'en montant, on peut être souvent à côté du vélo et pas toujours dessus. Et ici c'est vraiment le cas où tout au long de la journée, les portages ou poussages vont s'accumuler.

Ce passage vers le Col de la Ponsonnière (2600 m) est très joli et plaisant à passer. Je l'ai juste trouvé un peu plus dur cette fois, d'ordinaire je passais un peu plus sur le vtt.
Je roule avec deux ou trois gars qui montent mieux que moi, dont un jeune qui habite tout proche et qui connait tout visiblement.
La montée est assez longue à petite vitesse. Et comme il vaut mieux pas trop musarder, allons y pour de longs efforts qui s'accumulent un peu plus. 


On passe le col et ô miracle, le soleil est là pour la descente.
Une vingtaine de mètres à gravir encore et ça fonce vers en bas.
Mais avant ça il faut à nouveau que je me fasse une petite pause pour évacuer un peu de pression.
Curieux ce phénomène. je bois pas plus que d'habitude et je pisse aussi souvent qu'une gonzesse aujourd'hui 😀. J'ai pu en discuter avec d'autres à l'arrivée et c'était pareil. Bon c'est rassurant, mais curieux.

Alors voyons voir la descente de la Ponsonnière.
C'est top comme d'hab. Je suis encore plutôt gaillard à ce stade du raid et ça se passe bien.
Grosse descente avec des passages bien pentus et très techniques entre les rochers. Toute en monotrace, c'est très bon. On passe tout près du Lac.

Je me suis pris une gamelle quand même, un peu plus loin. J'ai pas tout compris encore une fois, mais alors que j'étais pas bien vite, je me suis aplati à gauche sur un parterre de cailloux très accueillants.

Tatouage Ultra Raid de la Meije
Faut faire les deux faces en même temps 😀
Un Raid très marquant !!

Bon ben faut quand même faire le constat en se relevant.
Moi j'ai que dalle, à part quelques rayures sur l'avant bras et le côté du genoux, c'est juste à peine douloureux, ça passera vite.
Et le vélo, il a rien senti lui. C'est une sacrée bestiole le Lyti. Infaillible.

Allez je repars et je reprends vite le rythme. La trace est bonne partout, et parfois ça file vite quand ça devient un peu plus lisse.
Le torrent du Rif est toujours au même endroit pour traverser. Pas beaucoup d'eau, on passe sans trop se mouiller si on fait gaffe.

Un peu plus bas, le plus dur de la descente arrive avec ses passages enduros. Un ou deux franchissements trop risqués pour y aller sur le vtt, comme chaque fois j'assure.
Le final est très très pentu dans la prairie et truffé de pavasses à contourner plus ou moins.
Les freins sont à la fête encore, et depuis là-haut, celle-là elle est extra mais elle secoue tout le temps presque. C'est la plus dure des descentes pour moi, mais ça reste bien à faire.


En bas dans le pâturage, c'est L'Alpe du Lauzet. Et le ravitaillement 3.
Celui là je m'arrête. J'ai finis quasiment toute la boisson. J'en suis à 40 km.
Le premier est passé il y a 1h10 environ. Y en a qui sont trop pressés je pense 😀 Est ce qu'il a vu le saucisson, le fromage et les chips ?!! J'peux prendre sa part ? 😄

Je fais une pause de trois minutes environ. Le temps de vider les poches, refaire le plein de produit, et manger quelques bricoles salées.
Sur les ravitos, il y a des gels Overstim et de la poudre magique, pas besoin d'emmener des sachets en réserve avec soi, c'est bien pratique.
Et tant que je suis là, je sors mon appareil (photo) pour profiter du panorama. Superbe !
Et le grand soleil surtout, malgré qu'il fasse pas très chaud, because le vent du nord bien froid qui parcourt les montagnes aujourd'hui.


Je repars pour la suite.
Cap sur le Chemin du Roy. Un top passage, grand classique de ce raid.
Quatre grosses bornes sur un single galopant à l'horizontale.
Début facile qui continue de descendre un petit peu sur quelques centaines de mètres après la cabane refuge. Et puis ça braque vers la droite pour se mettre dans le sens de la vallée et là, tu prends le vent froid pleine face.
En voilà un qui va bien accélérer la difficulté et ralentir l'allure, à partir de maintenant. C'est déjà rude la montagne, et avec ce tortionnaire en plus, ça va être un peu moins moelleux la progression.


Le sentier est bien roulant partout, parallèle à la route du col deux cents mètres bien plus bas.
Monotrace avec quelques dévers parfois, des passages en surplomb, quelques mini portages ultra brefs entre les blocs rocheux ou pour enjamber un torrent.
C'est sec, décor plutôt minéral la plupart du temps, et un secteur boisé au milieu.
J'avance pas trop mal en gestion déjà. Deux gars avec qui on fait l'accordéon depuis une ou deux heures reviennent, je les laisse passer. On est sur le même rythme maintenant.

A la fin du sentier, on entre dans une petite pinède pour un peu de répit et surtout goûter au petit caviar local. Un pur sentier bien lisse sur une sente terreuse et très rapide. Excellent !
Je recolle vite à mes deux compagnons.
Les petits virages très serrés se font sans problèmes avant de refiler plein gaz derrière.
On débouche sur une prairie en bord de route, tout proche des anciens tunnels désaffectés.

La suite c'est un chemin pour remonter sur le Col du Lautaret. Le vent est bien là, ça avance que dalle question rendement.
Trois petits km pour la grimpette, deux cents bons mètres de D+. On remonte la piste chemin qu'on a dévalé ce matin.
Dans les pentes les plus raides, je pousse le vtt. Ce serais faisable si la fin était proche, mais là pas la peine d'insister, les jambes sont déjà éprouvés et on en est que à 45 bornes du début. L'Ultra de la Meije, c'est long !
En plus de la trace gps, j'ai seulement deux données affichées à l'écran, la distance et le cardio qui reste entre 150 et 160 pulses, soit 80 à 85 % de la FC max. Ce sera ma moyenne de la journée.


Côté timing, comme d'habitude, je fais pas gaffe à l'heure ou aux portes horaires. Je roule au mieux sans repère de durée.

Au sommet du col, il y a un autre ravitaillement. je fais un bref arrêt pour avaler deux trois chips et les bénévoles toujours bienveillants et attentionnés, me proposent un peu de lipides pour la chaîne.
C'est bien pratique et bénéfique. En plus ils y vont abondamment donc c'est fluide ensuite le roulage.

J'enquille direct le monotrace descendant. Ce matin avant l'aube, ça grimpait pas trop vite, maintenant ça dépote en beaucoup mieux. Mais on a toujours ce vent de face qui modère la vitesse, et oblige à pédaler plus que nécessaire habituellement par ici.
Le glacier est bien en vue en permanence.

Sur cette partie, on a un passage obligé à trois reprises, dans des boyaux sous la route.
C'est pas le meilleur du raid là, et c'est assez scabreux par endroits. Mais le manque de bénévoles oblige l'organisation à emprunter ces conduits, plutôt qu'un morceau de route très bref qui serait plus simple, mais qui nécessite des signaleurs obligatoires pour une course.
Le premier tunnel passe sur le vtt, le deuxième est extrêmement bas et étroit. Les grandasses de un mètre quatre vingt douze, avec des tiges de selle longues comme un bras, je sais pas comment ils font.
Pour le troisième, c'est plus délicat. Très grand et très haut, pas de problème de taille, mais ça penche fort vers le haut et ça glisse. Au milieu un bon filet d'eau et des trottoirs surélevés en bordure. Pas évident à grimper, je monte en canard en me tenant en appui avec le vtt.


Quand on sort de ces passages ardus, on longe la route sur l'herbe le long d'une main courante en rubalise.
Un dernier pont souterrain en passage pédestre, et on termine la descente vers un petit hameau au pied du col. C'est le chemin GR50 qu'on a monté encore le matin. Ultra rapide. Je fais gaffe toutefois à pas trop lâcher les freins, ça permet de se reposer un peu plus et surtout de pas ouvrir un boudin, ce qui est arrivé à un gars qui me doublait à Mach II, un jour sur cette partie.

Chemin à plat pour continuer jusqu'à la route, et se remettre à la grimpette copieuse vers le Lac du Pontet.
On passe proche du hameau de Cours (ça me rappelle d'excellents souvenirs lotois du dimanche d'avant 😉).
Juste au-dessus c'est un petit monotrace profil montant. Faut appuyer sans cesse.


On se jette sur une route étroite et gentille sur un km, qui permet de mouliner tranquillement sur quelques virages.
Et puis une petite piste rugueuse vient corser la bosse jusqu'au lac. Ça fatigue déjà beaucoup dans les jambes et la promenade montagnarde s'allonge. je commence à être dans les premiers moments un peu difficiles, où on a l'impression que ça se traîne.
Quelques compagnons de roulage sont présents plus ou moins éloignés devant ou derrière.
Le décor est splendide, mais je prends pas le temps là de sortir l'appareil. Le temps passe, les km défilent à toute petite vitesse, et je gère l'effort en portant pas mal et en roulant un peu dès que c'est permis.
Alimentation et boisson obligatoire tout le temps, même si j'en ressens pas le besoin.

Passé le plus raide, on se remet en selle sur un alpage qui domine la vallée. Et le compteur affiche 55 km. Mi parcours, et je me dis déjà que c'est pas encore gagné la fin de l'aventure.
On est sur un cadre idyllique. Je parle pas de mon vtt, encore que ce soit vrai aussi, mais tout autour à 360° c'est le top pour les mirettes.
La trace est plus ou moins horizontale. Faut savoir que c'est jamais bien plat, ça penche toujours un peu vers le haut ou le bas, mais ce sentier est superbe et top à rouler.
Avec le glacier qui s'étend sur tout le panorama de gauche, c'est encore meilleur.
Moins de neige cette année que par le passé.

On en bave à la Meije ! Et y a de quoi bader aussi

Et vive le vent encore et toujours. Il est froid mais ça me gène pas. Le soleil est présent sans être chaud par contre. 
Parfois il se ragaillardit un peu et devient lourd (le vélo aussi à force 😊) et ça nous fait de bonnes petites suées dans les bosses. 
Malgré le froid ambiant, ça sent le chacal sous le vent, à moins que ce soit sous le maillot 😁.

Fin du pâturage de paille, on va manger du foin maintenant. En gros ça va descendre quoi !
Ça j'aime comme tout le monde c'est vrai.
Une sente furtive et bien propre qui envoie du plaisir. Je fais toujours attention à l'optimisme débordant, mais je me régale fort ici. C'est pas difficile et ça permet de bien souffler.

En fin de descente, on arrive sur un large torrent (Le Maurian). Après le pont, une piste route pour descendre très vite en traversant plusieurs groupes de maisons.
J'ai la trace et j'emmène avec moi un compagnon qui cherchait un peu sa route. Le balisage peinture bien délavé ne se voit pas bien et est même parfois un peu léger. D'où l'intérêt d'avoir la trace.


Ça descend tout seul et rapidement.
En roulant et tout en discutant un peu, on repère un sentier de l'autre côté de la rivière, qui permettrait d'éviter cette route, mais chaque année on est sur ce même passage routier. Ou ce n'est pas autorisé en face, où ça reste impossible comme liaison. Mais ça a l'air bien sympa et c'est le prolongement du super sentier qu'on a descendu juste avant.

Après cet épisode routier à vive allure sur trois km, on arrive au village de Ventelon. C'est là que les parcours se séparent. L'an dernier on arrivait jusqu'au hameau des Terrasses pour bifurquer vers le grand circuit. Petite variante à venir donc.

Bon alors les gars, on continue ou bien on plonge direct vers la bière ?
Le 110 km à droite, ça monte (snif ), le 70 km à gauche ça descend 😊.
A deux reprises ces deux dernières années, je suis parti à gauche (Hollande sort de ce corps 😃!)
Donc cap à droite pour le big one et le méga long, les deux roues en plein dans l'Ultra.


On est pas bien là !!

Quand faut y aller, y a pas de question à se poser. On vient pour le faire et quoi qu'il arrive faut poursuivre tant qu'on tient debout.
C'est aussi une barrière horaire ici. J'ignore à quelle heure il faut passer, mais en écrivant maintenant, tout en reprenant les données de l'organisation et en pointant l'heure sur la trace gps enregistrée, je passe à 13h00 pile. La porte horaire était à 15h00. J'étais bien dans les temps à ce niveau là, malgré l'usure du roulage déjà. 
Deux heures d'avance sur cette porte horaire peut sembler énorme, mais attention car les dernières portes à partir de maintenant sont beaucoup plus serrées. Cette porte est vraiment large en temps, et si vous passez avec moins de une heure trente d'avance, il se peut que ça ne suffise pas pour la suivante. Sauf à être encore bien frais, ce qui reste rare pour le commun des riders je pense.

Juste après le hameau, cinquième ravito.
Sur soixante km parcouru, c'est confortable autant d’arrêts buffet. Je m'arrête pas, je verrais au suivant.
Ça grimpe un peu sur piste jusqu'au hameau des Clots.

Le temps change de ce côté. Adieu le soleil et bonjour les gros nuages ultra noirs. C'est bon y nous manque plus qu'un petit orage pour parfaire l'ambiance 😀. Du reste les prévisions se révèlent très juste avec un basculement du temps de ce côté du circuit, vers la deuxième partie de l'après midi.
Le vent dans le pif a pas faiblit lui. Pff ! Une misère cette peste du cycliste.

A suivre un très bon single ondulant qui finit en descendant. Un gars qui marche mieux me double sur cette partie. Pour ma part, même si ça incite à rouler plus vite car c'est du très bon sentier, je m'oblige toujours à récupérer, manger et ne pas trop laisser de jus dans ces passages faciles et roulants. Tous ce qui est économisé sera utile plus tard.


Quand on sort du single un peu plus loin, un des deux gars en poste, est super enthousiaste et me signale que je passe 24 ème.
C'est déjà très réconfortant et sympathique en plus. Et le gars, il est vraiment heureux pour toi, ça fait bien plaisir.
La position me ravi déjà, et je signerais de suite pour en rester au moins à cette place au bout du compte.
Mais même si ça me plait bien sur le coup, il reste encore près de cinquante bornes pour cette deuxième partie de raid qu'on fait le deuxième jour normalement, et je me replonge dans la concentration sur l'effort.


De la piste maintenant, pour monter le long de la station de ski.
C'est la troisième variante du parcours.
Au lieu de grimper un petit km et de redescendre par la piste de ski en sur vitesse sur un sentier, on prolonge le "plaisir" de la bosse encore une borne de plus. C'est peu pentu, mais ça tire sur les jambes, et je sens que je fatigue plus nettement.
Même le fait de revenir et de passer un concurrent qui m'avait doublé vingt minutes avant dans la prairie, ça me fout pas la gnaque pour autant.
J'en suis déjà à me demander comment je vais faire pour terminer à cette vitesse connaissant parfaitement ce qu'il reste à enquiller sur quarante cinq km.
C'est pas des idées noires, mais je gamberge pas mal je trouve, et c'est pas habituel d'ailleurs. 
Plein vent de face, qui s'amuse à appuyer tout seul sur les poignées de frein ce gredin.

Quand la pente se termine, on descend un peu sur le bord d'un enclos.
Je vois pas trop le balisage, et je me fis à la trace qui est fausse ici. Pff ! Ça me fait remonter un peu sur un petit sentier de chèvre pas commode.
Je m’aperçois bien vite que j'ai pas bon. Le gars de derrière il a vu les balises et il fallait continuer en ligne droite en fait sur le même plan horizontal.
Bon je le recolle en redescendant sur la bonne trace.
Ça rend pas par ici sous les roues et faut s'employer à la pédale.

Raid au sommet

Au final de la sente une petite descente rapide et directe sur un ruisseau et on oblique à gauche pour traverser une petite passerelle pas large.
Derrière le pont ça roule pas, ça porte un petit peu.
Je suis pas au mieux, et je me dis encore que c'est du lourd cette fois. pas de répit jamais, et une trace rudasse qui te tourmente les guibolles comme jamais.
On progresse à deux, c'est pas plus mal. je reste calé derrière mon compagnon de roulage et dès que c'est roulant, on s'y remet.
Plus loin ça devient un peu technique et je suis un peu plus à l'aise, donc je peux repasser.
Deux ou trois gars sont pas très loin derrière.

Dans la petite descente qui suit, je file vite tout en relâchant un bon coup. C'est bien lisse, faut éviter quelques irrégularités, mais aucune difficulté.
Attention au fil blanc qui sert de clôture en travers de la petite trace. On le voit bien mais quand on arrive dessus à dix mètres environ. Y avait pas de rubalise flottante. 
Il est très bas en dessous du cintre au niveau du pneu, donc sans danger, mais ça peut surprendre.
Toute les clôtures sont électrifiées et il faut passer dessus ou dessous. On a du en franchir quatre ou cinq au moins en tout.


Fin de la descente on retrouve de la piste facile. Profil légèrement montant sur quatre km avec cents mètres de positif. Parfois ça redescend même. On longe le ruisseau (Torrent du Gá) jusqu'aux Chalets de la Grande Buffe.
Le vent nous aime beaucoup encore et les nuages sont toujours aussi noirs au-dessus.

Ravitaillement 6. Halte là !
Je m'arrête sur celui là bien sûr. C'est mon deuxième arrêt.
Celui qui roulait avec moi un peu avant s'arrête pas et poursuit sa route.
Un petit demi litre de liquide de reste dans le camel, je refais le plein mais juste de l'eau, le produit sucré me sature.
J'avale pas mal de salé, y a du fromage, ça m’intéresse et j'ai encore suffisamment de réserves sur moi.
Je discute avec un Belge qui vient d'arriver. On parle entre vieux puisqu'on est du même âge à quelque chose près 😀.

On repart ensuite ensemble pour la reprise du raid.
Le chemin poursuit à plat quelques minutes et descend dans le torrent quasi sec.
Il peut se rouler mais c'est rude, donc vaut mieux marcher quelques mètres.
Et là on est au pied du portage de la Buffe.
Faut se mettre quelques bouffes à ce stade pour pas s'endormir.

75 km de passé - 35 restants.
Deux bornes et demi, pas loin de 400 m de positif. Il faut presque 45 minutes pour les passer.
Première moitié en portage quasi intégral.
Pas la peine de pédaler sur des petites portions de replat qui dure vingt, trente ou même cinquante mètres. Autant se reposer en marchant et poussant.
Quelques passages avec de très fortes pentes et carrément une ou deux petites barres de schistes il me semble, ou une autre roche un peu fragmentée.
L'ami belge est gaillard encore et je le vois s'échapper petit à petit sans trop faiblir.

Pour ma part, c'est là où je pense que j'ai eu certainement le plus de mal à progresser, et la gamberge revenait. Quand on pioche, on a le temps d'avoir des idées noires.
Mon vélo qui se plaint jamais reste bien calé sur le dos. Parfois je le pousse plutôt quand ça monte peu.


J'ai pas l'envie, ou la force, ou la pensée de sortir l'appareil photo, alors que c'est très bon encore comme décor montagnard, même si le temps est vraiment menaçant.
De plus, je le connais très bien ce portage dans cette grosse bosse, et je la montais "presque en courant" par le passé sur la formule raid en deux jours.
Je suis pas seul, on est cinq ou six, un peu séparé sur la montée. Tous dans le même rythme plus ou moins.


Les Ultras
Passé la première moitié, on revient sur un alpage qui se roule maintenant la plupart du temps.
T'en pètes et le vent s'arrête pas des fois ? Est ce qu'il abandonne un jour ? Peut pas aller faire des misères aux cyclos sur la route plutôt 😀?! 

Allez trime encore un peu mon vieux !
Ça monte régulier, pas excessivement, mais le rendement est déplorable avec la fatigue.
La tête avance dans ces cas là, et les jambes essaient de suivre.
Je rattrape deux gars plus loin, que j'avais aperçu depuis quelques minutes. Assez rapidement d'ailleurs, mais c'est des touristes sans plaques.
C'est pas grave, ça fait quand même du bien de doubler 😄.

On aperçoit maintenant la fin de la difficulté tout là-haut. Deux concurrents qui montaient mieux basculent vers la crête du plateau (2380 m)
Sente sauvage à descendre la plupart du temps, sur cinq km environ pour traverser cette pampa. Je connais bien, c'est un pur régal de laisser aller le vtt qui file dans un monotrace un peu profond par endroits entre les herbes.

La Meije en face toujours splendide, même s'il manque beaucoup de lumière cette fois.
Le ciel menace mais il retient bien encore ses envies pressantes. Pas moi, je m'arrête entre temps pour évacuer.
J'ai un gars devant, ce doit être le Bruxellois qui montait bien mieux. On reste à égale distance, donc je suis pas complètement pourri, même si j'ai souvent eu cette impression en montant.
En cours de trace sur ce pâturage, on descend sur un petit ruisseau avec un petit passage un peu tortueux entre les rocailles. C'est bon ça !


Pour continuer, c'est toujours du sentier en altitude, qui remonte à peine sur le final vers le Chalet Josserand.
Une dame est présente au contrôle et me demande toute souriante si je veux continuer sur le 110 ou partir à gauche, et ne faire que le 100.
C'est l'avant dernière porte horaire ici, qui ferme à 15h50.
Je sais pas où j'en suis du temps, de l'heure, de la porte etc, mais la question de continuer ou pas ne se pose même pas. (voir complément d'info tout en bas sur les Portes Horaires).
Je poursuis sans m'arrêter. Surtout avec ce qui arrive !

Il reste la plus belle des descentes et une sacrée remontée, qui me fait déjà souffrir rien que d'y penser. Mais maintenant qu'on y est.

Sur ma trace, je passe cette BH à 15h15. Demi heure d'avance, c'est moyennement confortable, et je vois maintenant que j'avais un peu de marge, mais c'est pas énorme. Un pépin mécanique, un coup de mou très dur, et tu bâches à la dernière. 
Sachant que d'après l'organisation, si vous arrivez avec à peine dix minutes d'avance ici, vous ne devriez pas pouvoir passer la barrière horaire suivante à 17h45 qui est 16 km plus loin. (16 km en boucle de parcours, car elle est en fait juste un gros km plus loin).


Allez gaz, place au bonheur maintenant.
Je la connais celle-là, elle m'enchante (et pas qu'à moi, à tout le monde c'est sur), et même plutôt bien fatigué je me fais bien plaisir. Et j'y vais sans trop de retenue maintenant. Faut assurer, mais c'est tellement bon que ça engage à attaquer tant qu'on peut.
Trois bornes de pied intégral, une quantité innombrables de virages en lacets qui passent tous impeccable, c'est géant à chaque fois !
Bien technique, bien pentue, un peu plus défoncée que d'habitude, mais ça passe nickel. Les grandes saignées au milieu ne gênent pas, on passe à droite ou à gauche sur la partie lisse, des fois faut les enjamber carrément.
Rhaaa c'est bon là, je me retrouve des couleurs et de l'entrain. Et puis j'ai levé un lièvre en dessous, un peu plus bas. Mon ami belge du jour, est quelques centaines de mètres plus en avant.
Ça motive le bourrin.
Je le rattrape à force d'enrouler du virage et de chauffer de la plaquette. Il me laisse passer une fois 😀.
Il est moins percutant en descendant que quand ça monte.


La deuxième partie après le petit col Nazié, est encore très très bonne, plus rectiligne avec cette fois des épingles serrées et un peu plus de pente encore par endroits.
Quand au final sur le ruisseau, c'est carrément un gros plongeon très abrupt. Je l'ai fait, mais j'ai eu un peu chaud, et j'aurais pu le manquer tellement c'est glissant et à la réflexion ensuite c'est un passage qui peut te faire stopper net si tu te ramasses mal.

Descente intégrale énorme ! C'est le must du raid pour moi y a pas photo. Très long, très bon, très ultra.
En comparant mon temps de descente l'an dernier et cette année avec le même vélo, je suis sur le même temps à six secondes près.

Petit arrêt vidange en bas au bord de la rivière, avant de finir la perte de dénivelé jusqu'au village de Besse. Entre temps on passe un contrôle de passage sur le pont.
Et puis au bout de la route, toujours sympa encore le petit final sur l'herbe hyper glissante qui dévale sur les premières ruelles.

Ravito numéro 7. je m'arrête deux minutes environ, le temps de manger un peu de salé. J'ai de l'eau encore, des barres ouvertes et trois gels de secours.


Charmant village qu'on traverse vite fait à la reprise du moulinage.
Je repars avec un gars qui vient juste d'arriver. On fera un gros km ensemble le temps de descendre à la rivière, passer le pont et entamer le retour vers la route.
Il reste 25 km.

Dès qu'on met les roues sur le bitume ça grimpe. Pas très fort, mais on en a pour huit km et 700 m de positif. Moyenne de 9%.
Faut rester calme 😀 et se dire que ça va passer.
Le gars avec moi, il s'éloigne vite de quelques cinquante mètres dès qu'on entame la bosse, et puis ça stagne comme ça jusqu'à la moitié environ. Je reviens parfois à peine un peu, mais jamais pour boucher le trou.
Je revois le belge un peu plus bas qui entame la bosse. Il va surement revenir je pense, mais en fait non, je le reverrais plus.


Le vent est beaucoup moins présent de ce côté, on est abrité, ou il se ressent moins.
Je garde un rythme un peu laborieux mais je suis pas vraiment dans le dur ou en pleine souffrance, ou scotché maintenant.
La descente, le ravito, la trace moins rude depuis le long portage, tout ça m'a surement reposé un peu. C'est pas la grosse fraîcheur, mais je pensais que ce serait pire avec ce que j'avais enduré jusqu'à là et sachant que la côte est pas simple à ce stade du jour et du parcours.
Je me suis mis un gros gel en bas de la route, et j'en reprendrais un autre au deux tiers de cette bosse.

Un peu plus haut, un type nous double plutôt féroce dans l'allure. C'est top d'avoir des jambes comme ça maintenant. Ça me rappelle l'an dernier un peu. Il avance fort.
Mon compagnon devant est toujours au même rythme, mais dès qu'on revient tout proche du col Nazié (la descente de toute à l'heure), je reviens dessus petit à petit et sur une borne à tout casser, je bouche le trou.
On est à mi bosse et on fait quelques mètres ensemble. Ça cause pas, on est assez occupé et concentré sur les manivelles.
Je suis toujours sur mon allure, et il lâche un peu petit à petit.
Dans la série des épingles qui sont interminables, je le vois de moins en moins proche après chaque virage.
Le ciel menaçant se retient encore, il semble juste qu'on perçoive quelques petites gouttes à un endroit de la montée, mais ça tient bien.
J'ai pas de coup de pompe dans cette bosse ou de grosse fatigue, je gère au mieux, c'est difficile mais ça se grimpe. La piste est très lisse, ça aide bien.

Retour en haut sur le plateau.
En 2014, je suis monté en 54 mn le jour deux du raid, au bout de 25 km de course. Cette année, j'ai mis 1h04, au bout de 87 km de course.


Sur le plateau on reprend le vent froid du nord.
Après une bonne transpiration, le froid arrive vite surtout avec la fatigue.
Le dernier ravito est un km plus bas sur un pâturage, près du ruisseau.
Je fait un dernier arrêt pour faire de l'eau. J'en ai presque plus.
Il me reste un gel et deux barres. (j'en prends un de plus sur la table)
Par contre ça caille épais, et je mets le coupe vent sans tarder.

16 km au but nous dit le monsieur solitaire qui tient le ravito.
Direction le col du Souchet à deux bornes à peine vers là-haut. Encore de la bosse.
Je mets direct le vtt sur le dos, l'entame est dure et j'aurais pas les jambes.
En temps normal sur un kilométrage idéal de rando, ça grimpe sur la selle tout le long presque.
Là on se remet dans le dur un peu longtemps. La progression est lente à pince, même si je me traîne pas trop, mais on puise dans les graisses éternelles surement maintenant.
Je perds une place encore avec un gars qui me passe.
J'arrive à rouler un peu ensuite, entre deux petits portages ou poussages. Le vtt pèse à lever et à redescendre, pourtant le mien est du genre très light.

Le col arrive et c'est l'ultime porte horaire qui bâche à 17h45.

J'y passe à 17h15. J'ai pas perdu de temps depuis la dernière barrière horaire, toujours demi heure d'avance.
En analysant tout ça à tête (et jambes) reposée, ça correspond bien au fait que je suis un peu mieux depuis la fin du dernier gros portage de la Buffe. Même si ça se traduit pas toujours dans les sensations sur le terrain parfois.

Au col le contrôleur me signale la direction à suivre et me précise que peut-être on va avoir droit à non pas de la pluie, mais des grêlons. Charmante prévision !
Le ciel s'est pas arrangé, du noir normal, il est passé au noir profond, et on se sent plus proche de lui encore à cet altitude (2360 m)


A Coumac, y a pas d'ombre, mais ici y a pas d'abri. Si ça grêle, ça va être folklo la fin de l'histoire.
Bon on verra, en tous cas la suite je connais aussi par cœur et c'est top. C'est le tour des lacs.
Deux km de plus de monotraces caillouteux, rocheux, techniques, remuants. etc. Que du bon sous les roues !
Quand on a la pêche, c'est la banane sur le visage, mais là je fais de mon mieux, c'est à dire je me fais secouer et je subis pas mal le terrain.
C'est un profil irrégulier et cassant.

Peu avant le lac, j'ai le gars devant un peu plus loin, qui m'avait passé après le ravito, et je revois le furieux qui montait comme une balle sur la piste. Il est arrêté carrément en train de machiner dans son sac. Bon tout va bien pour lui, mais je le reverrai plus ensuite.
En passant aux abords du lac, c'est pas des grêlons qu'on a, mais c'est carrément de tout petits flocons de neige.
Hallucinant !
Bon ça me remet un peu de sourire au milieu de ce combat incessant et prolongé.
Certes, on va pas devoir chausser les skis, car ils sont vraiment très clairsemés, mais c'est un épisode insolite qui me plait.


Le Lac Noir vaut le coup d’œil, et tout son décor minéral rocailleux aux alentours. Je m'arrête pas pour faire de photos, il fait pas très chaud, c'est pas super éclairé et puis je reste dans mon trip maintenant sans me disperser..
Ultra long cette version du raid.

Un autre petit lac plus loin, sur une trace toujours impec à rouler, avec ses parties tapantes ou bien esquintées. Je redouble le concurrent de toute à l'heure qui pioche un peu dans le technique maintenant.
Passé le lac, on a une dernière variante de parcours qui revient cette fois vers le col du Souchet, plutôt que de garder le très bon GR50 habituel à droite. 
On poursuit en face tout au long d'un alpage un peu beaucoup tôle ondulée (vive le semi rigide sur cette partie).


Là je suis pas au mieux, et je grisaille dans la tête sur ce passage que j'aime pas à ce stade, à cause de la fatigue, du mal au cul ou du profil qui continue à grimper encore.
J'aperçois un type là-haut bien plus loin qui semble beaucoup plus haut que moi. Je pesterai presque sur cette trace qui ralenti au max le roulage.
Bon comme je suis aussi plus qu'entamé physiquement, ça aide pas.
C'est pas bien long en distance, mais un kilomètre et demi de tape cul après 100 bornes, puisque je viens de basculer dans la centaine par ici, c'est ultra rude et ça me file des pensées néfastes et aussi noires que le ciel.
Enfin, je comprends que pour un organisateur, c'est toujours bon de pouvoir proposer des variantes, même si elles plaisent pas forcément toutes.


Quand on arrive à passer cette dernière difficulté, la bascule est assurée jusqu'à la fin.
Huit km pour terminer.
Gros passage fusant dans une pente herbeuse. je me dirige à la trace gps, les rubalises posées dans l'herbe sont pas toujours simple à voir.
Dès que pleins de vététistes seront passés sur ce secteur, la lecture de le sente sera claire.
Y a un ou deux trous de marmottes au passage, mais pas de bestioles.
 

Juste en bas de ces petites glissades, on retrouve avec grand bonheur la piste de ski à dévaler sans modération. Excellente et en plus la variante du jour à droite du télésiège, plutôt qu'à gauche d'habitude est encore meilleure.
Po po po je suis en pleine bourre.

Bon ok je vais pas aussi vite que Barel ou Oton, mais pour moi c'est à fond, et je me fais plaisir.
Splendide et longue. Je me régale tant que je peux et je reprends deux gars en tout. Je sais pas s'ils sont sur le 110 ou le 100, avec le jeu des portes horaires, mais je m'en tape, je lâche tant que je peux les freins.
Fabuleux ! Je retrouve le sourire des grands jours, et je sais que c'est plié maintenant.
L'optimisme déborde un peu, je fais un petit tout droit, je manque un virage, c'est un peu tendu, mais y a pas trop de risque.
Jusqu'au ruisseau du Gá (déjà vu plus haut), ça descend fort sur toute une série de virages serrés qui passent tous ou presque.
Ultra délicieuse celle là.

Allez une petite bosse routière pour réveiller les globules. Quatre cents mètres linéaire à remonter jusqu'au village du Chazelet. Les jambes en veulent plus, mais tant pis je tape dedans.
Léger contournement du bled dans la ruelle, on plonge sur la Chapelle à fond. Pas de danger, c'est lisse, propre et large sur un chemin herbeux..


Juste après la petite église, des signaleurs nous préviennent du danger de la descente. Elle est délicate pour finir, mais ça m'a toujours plu ce passage un peu beaucoup typé enduro par endroits. Et chaque année je la maîtrise mieux.
Je fais le max sur la selle, à part les passages les plus chauds.
Une concurrente dame, pleine de bonne volonté me dis de passer à un moment, mais elle reste au milieu de la trace et je manque presque de m'empaler dessus. C'est chaud les rencontres en haute montagne 😀. Bon plus bas j'ai pu passer sans problème.

Le final c'est top et j'attaque encore vu que je ne sens plus la fatigue là. C'est plus de l'euphorie peut-être quand j'y repense que de la lucidité, mais peu importe ça descend fort sur ce final.

Un dernier zigzag sur la route et on relance si on peut dans le chemin qui descend encore un peu.
Il reste un km pour rejoindre la fin.
Ici il a fait une belle averse il y a quelques temps, car la route est toute détrempée. Coup de bol pour nous sur les hauteurs, on n'a pas pris une goutte de la journée.

A quatre cents mètres de la ligne, un dernier portage poussage. Eh oui la Meije c'est jusqu'au bout qu'on vous gâte.
Maintenant, ce n'est plus un sentier élargi mais un escalier qui sert aux skieurs pour remonter depuis les pistes. Des marches petites et faciles à monter.

Je remonte en selle pour les deux cents derniers mètres.
Le portique gonflable marque la ligne d'arrivée.
Fin de l'Ultra Raid de la Meije.


Whaouh ! Celui là je le tiens. 
Je me rends compte qu'il m'a malmené le bougre, parfois trop même, mais c'est passé malgré ces longs et nombreux moments terribles.
A chaud, c'est ultra dur comme épreuve, et faut non seulement être préparé, mais en plus, il faut être prêt à en baver énormément, presque au delà du raisonnable il m'a semblé parfois.

180 au départ sur le raid Élite et juste 39 classés finishers à l'arrivée, c'est dire si c'est rude de terminer ce raid. Le premier tourne en 9h00 l'an dernier et en 10h00 cette année. Là aussi ça parle tout seul.

La réussite fait qu'il en sera que plus beau dans quelques jours, mais au final ça m'a secoué comme jamais. 
Je me vois pas pouvoir le retenter dans cette formule à l'avenir, alors que j'y reviendrais encore plusieurs fois certainement.
C'est ce que me disait Fred (Pax) qui l'a fait l'an dernier et réussi. Une fois c'est bien.
Je le voyais pas comme ça à l'époque, mais maintenant je comprends mieux.

Un peu optimiste mon gps, il aime ça les montagnes 😀

L'objectif de finir est rempli, et il fallait que je puisse le faire. Sinon j'aurais réessayé encore me connaissant, mais il a fallu se dépouiller ici plus qu'ailleurs je trouve.
A faire et à refaire, mais en mode deux jours pour moi maintenant. C'est tellement extra pour en profiter pleinement.
J'aurais vécu les deux formules différemment. 

Côté chiffres, les données annoncées au départ sont bonnes.
J'ai 110 km et 5200 m de dénivelé positif sur les différents sites Garmin et Strava.
Mon gps Etrex 30 me sort 115 km et 5400 sur la ligne, et je sais pas pourquoi il surestime un peu la distance et le D+. Si quelqu'un à l'info je suis preneur.
19 ème au scratch en 12h31 mn. 8 ème dans ma catégorie.
Je me suis arrêté un peu plus de 20 minutes en tout. Ça me fait une moyenne de 9,2 km/h en temps de roulage.
Aucun souci mécanique.
4 arrêts ravitos sur 8
Environ 8 ou 9 gels et 5 barres au moins, plus du salé sur les ravitos
Pour la boisson, c'est environ un peu plus de 7 litres de liquide. De l'eau plate à partir du milieu du raid.
Pas eu de coup de mou du à la mauvaise alimentation ou hydratation.


Le Lyti a été géant et sans faille encore. Performant partout. Si on est bien en forme physiquement, ça passe en SR. et c'est trop bien aussi pour te masser longtemps l'arrière train l'animal.
Il a eu droit a une séance complète de remise en forme lundi. 
Prêt à repartir vers ailleurs, en quête du sentier enchanteur.
Le vtt idéal étant un tout suspendu pas très lourd, 120 de débattement.

Sur l'aire d'arrivée, les participants arrivent en continu, et on attend les copains.
Pierre termine 17ème, Walter 26ème.
Thierry et Paulo ont été détournés à la dernière BH pour deux minutes environ, là c'est dur.
Après tout ce périple, c'est un peu désolant de fermer la porte pour deux minutes, même si c'est le règlement, ce qui peut se comprendre par ailleurs du côté de l’organisation qui reste limité par les délais, la nuit, le suivi etc.
Je me doute que le défi sera retenté sous peu. 
On a en tous cas vécu une belle aventure collective.

Top Team - Toulousains & Niçois
Arnaud - Paulo - Thierry - Walter et moi

Et Arnaud dans tout ça?
Bah il a gazé comme un pur guerrier déjà rodé. Avec seulement un an de vtt et quelques sorties d'entrainement, c'est balèze de faire la Meije, même en deux jours. 
Et deux jours dans le dur, ça met la barre haut tout de suite et c'est bon.
Bravo belle réussite avec une 27 ème place au général.
Et puis on a passé un bon weekend depuis Toulouse sur ses trois jours. Et merci pour l'accompagnement.
L'an prochain, faut motiver la troupe du CPRS pour aller passer les montagnes.

Après l'arrivée je suis affamé, on s'attable avec Pierre pour engloutir le plateau repas chaud.
Oups ! Y a pas de bière ?!. Ça y est mon weekend est foutu 😄😎.
Un peu plus tard, bon repas au gite pour finir la soirée et se mettre au plumard pas trop tard.
La nuit est pas bonne du tout pour moi, j'arrive pas à m'endormir, les jambes sont hyper lourdes même allongées. Grosse fatigue certainement. Ça ira mieux demain.

Avec Pierre qui fait 17 en Élite Ultra

Au petit matin, soleil splendide, grand bleu, mais je roule pas aujourd'hui. Je pensais deux jours avant que j'irais pédaler le dimanche avec quelques courbatures et la fatigue générale, mais je reste peinard à voir le départ des autres riders à la journée.
Le temps est splendide aujourd'hui, pas un nuage, une lumière éclatante.
Excellent pour finir le séjour !

Je monte en bagnole sur le village des Terrasses pour voir passer environ trois cents participants veinards, qui vont en baver certes, mais avec ce temps c'est juste que du bonheur.
Spectacles et panoramas géants, malgré la fraîcheur matinale.
Ensuite je flâne en terrasse du bistro face au glacier, pour siroter une bière et faire la fête à une entrecôte qui résiste pas longtemps.
A la table d'à coté, quelques riders qui ont roulé hier et on refait le parcours encore un peu plus autour de la table.

L'après midi, je reste sur l'aire d'arrivée tranquillement. La récup est bonne.
Arnaud en termine sans problème dans l'après midi.
On range un peu le bazar, chargement des bike et puis retour vers l'ouest.
Salut à tous.
Vers minuit, la route est pliée.
Quel weekend extra encore !
Et la nuit va être bonne.


Pour terminer et j'espère sans trop me répéter, juste quelques dernières impressions.
Celui là m'aura mis une bonne châtaigne. 
La longueur de l'effort, l'effet d'altitude en permanence, la difficulté globale avec un gros dénivelé positif, marque le corps et l'esprit.

Enfin ça fait du bien de revivre l'aventure en la retraçant encore une fois sur du texte ou des photos, et celle-là un peu plus que les autres peut-être, car le vécu est dur, pénible, extrême parfois. 
J'ai ainsi pris plein de plaisir à écrire tout ça, et ça compense largement celui que j'ai pas toujours eu sur le parcours, ce qui au fond le rend encore plus beau ce raid.

On va j'espère avoir de supers retours en tout genre via les forums, et savourer de belles pages sur cette aventuricîmes qui mérite plein de compliments. 


Des randos gentilles ou extraordinaires, en passant par des raids fameux, et jusqu'aux grosses épreuves forcenées que j'ai pu essayer, je suis bien partout avec un vtt. 
C'est le cas de tous, dès lors qu'on a une selle entre les jambes 😀. Dès l'instant où on pédale et que ça secoue sous les roues, c'est divin.

L'Ultra Raid de la Meije je l'aurais fait trois fois de suite, et j'y reviendrai avec un plaisir immense et une envie intacte et tout aussi grande. 
Et je me dis que je me le place tout en haut de mes préférences. C'est juste une affaire de ressenti personnel, ou une façon de le vivre à 100 %, ça s'explique pas trop d'ailleurs.

Enfin, il faut immanquablement remercier grandement Jean Paul ROUTENS et son équipe de bénévoles, et saluer leur performance d'organisation bien avant nos perfs à nous.
Ils se démènent au mieux pour contenter tout le monde et c'est toujours réussi.
Super raid qui attire du monde et le mérite bien. Ça va continuer à grandir sans aucun doute.
Dans ce panorama grandiose, il y a de la place pour en mettre du monde à se régaler.
Merci pour tout.


Bon voilà, j'avais encore plein de trucs à dire, mais je les ais oubliés ou perdus dans quelques portages qui m'ont tourmentés la cervelle, donc je bâche maintenant ce commentaire.
Désolé, j'ai fait un peu long peut-être, et y a des doublons d'impressions, mais je sais pas trop faire court et c'est à l'image du temps du parcours certainement, et aussi de sa hauteur 😍.

Sinon à part ça, le vtt c'est quand même toujours top, je l'avais déjà dit certainement ça aussi. 
Et si vous vous y mettez ou que vous vouliez essayer, je vous connais une belle affaire... à faire ! 

La première fois, je disais plus haut, plus fort, plus Ultra ! Ça n'a pas changé en fait.
Vive l'Ultra de la Meije !



Le grand jour commence la nuit





Un sacré numéro 😊





Vers le Galibier à l'aube 😍





Le portage du Galibier. La photo écrase le champ, mais c'est une échelle droite en live





Sur la crête en fin de portage





Au dessus de la Grave






La montagne en grand







Il manque juste un peu de soleil








Une blonde locale






La Meije blanche












Le retour au Lautaret












Le glacier en visuel un peu partout






Sur les alpages














Arnaud qui boucle le raid en deux jours






Thierry - Quelques mots clés  -  Levens, TransV, Nice 😊




Guillaume & Pierre au départ du Raid





Départ dimanche matin




Secteur pavé





Un petit poussage pour débuter !!









Mode grand bonheur activé




Rugueuse la première bosse




Arnaud - qui passe les montagnes





Gaillards devant




Jean Paul au briefing départ




Jour 2




Départ devant le  Gite du Rocher

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Complément d'info du 25-09 pour les Portes Horaires

BH 1 à 9h30 au Col du Galibier (Ravitaillement 1)

- Km 16 sur le topo course - Km 14 sur mes relevés 
==> Je passe à 8h00 - 1h30 d'avance

BH 2 à 11h00 à Plan Lachat (Route) 

- Km 26 sur le topo course - Km 24 sur mes relevés
==> Je passe à 9h35 - 1h25 d'avance

BH 3 à 15h30 sous le Lautaret (Pied du Col) 

- Km 55 sur le topo course - Km 52 sur mes relevés 
==> Je passe à 12h02 - 2h30 d'avance
A cette BH3, la direction de course estime que si on passe au delà de 12h30, on n'aura pas le temps de finir dans les délais.

BH 4 à 15h00 à Ventelon (Bifurcation 110 - 70) 

- Km 62 sur le topo course - Km 61 sur mes relevés 
==> Je passe à 12h59 - 2h00 d'avance
A cette BH4, la direction de course estime que si on passe au delà de 13h40, on n'aura pas le temps de finir dans les délais.

BH 5 à 14h45 aux chalets de la Grande Buffe (Ravito 6)

- Km 75 sur le topo course - Km 73 sur mes relevés 
==> Je passe à 14h13 - 30 mn d'avance

BH 6 à 15h50 à Chalet Josserand 

- Km 81 sur le topo course - Km 80 sur mes relevés 
==> Je passe à 15h15 - 30 mn d'avance

BH 7 à 17h45 au Col du Souchet 

- Km 99 sur le topo course - Km 98 sur mes relevés 
==> Je passe à 17h15 - 30 mn d'avance



23 commentaires:

  1. Je dis chapeau bas Yves, pardon M. Yves ... Je me disais se serait pas mal un truc comme ça ... merci de m'avoir rappelé à la réalité ... Rien qu'en lisant ton CR, j'avais les cuisses qui gonflaient ... encore félicitations et merci de nous avoir fait partagé ta super aventure ...

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    1. Salut José
      C'est un truc pour toi ça. Les Vieux y marchent bien aussi en altitude :-)
      C'est comme quand tu fais 4 ou 5 cols ariégeois dans la journée :-) C'est un peu plus long, parfois plus dur, mais on arrive à s'en sortir à force.

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  2. Oh la vache!!! pas celle en photo. énorme.monstrueux .12h de selle .mon dieu !!!. mon pauvre fion .9.2 de moyenne.avec autant de portages. ça laisse rêveur. bon à Cahors tu as prévu de faire deux fois le 60km??. grand respect je te savais warrior mais là.....

    à dimanche

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    1. Yo Freddy
      On va s'en mettre une bonne dimanche :-) Et y aura la Ratz en plus, donc ce sera le bonheur intégral.
      Faut aller faire la Meije une année, en deux jours, en groupe, juste pour la faire entre potes.
      Je suis partant pour monter une expédition et faire la fête avec tous ceux qui le sentent.
      En deux jours, c'est fabuleux.
      A dimanche

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  3. ça va pas te sembler fade nos petites randos lotoises avec ce que tu viens de te manger ? Encore un CR qui décape et qui fout des crampes à celui qui le lit ! Bravo Yves tu auras fait toutes les randos/courses qui méritent le détour ! et qui plus est avec de supers classements ! Chapeau bas ! A bientôt sur les chemins ! Patrick

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    1. Salut Patrick
      Non non :-), Cours c'est jamais fade, ni même nulle part ailleurs dès qu'on a un vtt sous le cul :-) Et dans le Lot, même si c'est moins haut que la Meije :-), j'ai toujours escaladé des sommets de plaisir.
      C'est une sensation que chacun partage je pense, quoi qu'on fasse, le plaisir est intact en vtt.
      Et je me réjouis déjà, au Roc de dimanche prochain.
      Au plaisir Patrick

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  4. Whaouhhhh!!! J'ai vaincu...non ! pas la Meige! mais le CR !! tellement long...;et tellement bon que c'est comme si je l'avais fait l' Ultra (enfin dans le fauteuil bien sûr!) !!!
    Put'1 !! mais comment tu fais pour te souvenir de tous les petits détails ? là où t'as pissé !! là où on te dit de faire gaffe !!
    T'as un dictaphone ? une secrétaire particulière qui t'accompagne et prend note ?
    C'était géant ce CR et ta perf encore plus !!! Un grand bravo!
    180 partants sur l'Elite et 39 classés, ça fait 141 gugusses qui ont abandonné ou qui n'ont pas passé les BH: ça classe de suite l'épreuve dans le Hors Catégorie, l'Extrême, l'exceptionnel, l'Extra-Terrestre !! autant de cibles inatteignables pour le commun des mortels !!
    Chapeau bas et respect, MONSIEUR YVES !!!

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    1. Une belle secrétaire qui me suivrait en vtt, c'est une idée ça :-)

      Pour le côté sportif, il n'y rien de vraiment extraordinaire, si ce n'est que c'est très dur, mais la préparation et l'expérience permettent de le faire.
      Il y a dix ans ou quinze, j'aurais peut être pas imaginer non plus pouvoir le faire et considéré que c'est pas pour moi, mais en fait parmi la très grande masse de pratiquants, avec la volonté, l'envie, et en se préparant, c'est faisable.
      Tu serais étonné de ce que tu serais capable de faire si tu en as la volonté, le temps et l'envie, sans que ce soit une contrainte bien sur. Même si c'est parfois extrême dans le physiquement dur.

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  5. Le lien de toutes les photos ne semble pas opérationnel !
    (je m'en vais de ce pas te mettre en lien dans CahorsVTT)

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    1. J'ai refait le lien Gaël, chez moi ça marchait et là ça marche bien aussi. A voir si tu y arrive maintenant

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  6. Chapeau pour la course et le CR.
    Te lire permet de refaire le parcours et de repartir en montagne. Hâte d'être à l'an prochain et de reposer mes roues sur ces traces. (mais avec un minium d'entrainement cette fois-ci).

    Au plaisir de te recroiser sur les chemins.

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    1. C'est clair que la trace est bonne à la Meije.
      A la prochaine

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  7. Mes respects Yves et toujours aussi délicieux à lire tes CR. Bravo à toi pour ton obstination. Pour te citer 'Le vieux" se bonifie on dirait, j'espère en faire au tant, chapeau à toi ^^
    guillaume

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    1. Même les jeunes peuvent le faire Guillaume :-)
      A un de ces jours

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  8. Bravo c'est grandiose !
    Quand Jean-Paul Routens nous avait fait saliver pour venir à la Meitje, m^me sur 2 jours j'ai su qu'il faut être en forme pour profiter de ces merveilleuses hautes altitudes.
    => L'Ultra est réservé aux hommes d'exception ! (Physique + mental au top niveau)
    Nul doute Yves que tu fais partis de ces Grands Hommes !
    en + quel régal tes partages en CR de haut vol !
    Enorme Respect !
    Jean-Pierre

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    1. Merci jean Pierre
      Tes comptes rendus et notamment celui de 2012 concernant la Meije, incitent à aller vivre ce genre de ride exceptionnel et géant.

      Au plaisir

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  9. Félicitations....j ai adoré ton Recit J aimerais aussi participer à cette épreuve. Et je voulais savoir quelle entraînements tu avais fait cette année la pour tenir la distance... Pour ma part je roule 2 fois par semaine e. Hiver et 3 fois l été... 6 ou 7 h de velo en juillet aout c'est suffisant?

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  10. Salut Franck

    Parler entrainement c’est pas simple ! Et ça dépend beaucoup des objectifs, de l’envie, du temps, de la pratique qu’on a en vtt, des capacités athlétiques de chacun, etc.
    Je roule globalement toute l’année, un peu comme ce que tu fais, à savoir entre deux et trois fois dans la semaine. Ça doit être complété autant que possible par une sortie vtt plus coriace le WE (ou route l’hiver). Ça permet déjà de se faire une condition confortable et de pouvoir tout faire.

    Pour la Meije j’ai pas fait réellement de prépa spéciale, autre que ce que je fais habituellement pendant l’année. L’idéal en plus c’est de cibler quelques grosses épreuves typées montagne, qui demandent de l’endurance, de la technique et permettent de s’habituer à de gros efforts.

    Sur deux jours, la Meije reste un raid difficile, mais très abordable pour tous, si on est préparé convenablement, et surtout il y a un max de plaisir sur cette formule.
    Je l’ai fait deux fois en formule deux jours et la troisième fois en mode élite, sur un jour.
    C’est pour moi, une excellente approche de ce superbe raid.
    Sur un jour, là c’est très rude et très long surtout.
    Au-delà du physique, il faut tenir mentalement, et être prêt à souffrir. Les portes horaires ne permettent pas de se le faire en mode balade.
    Ça reste un beau challenge si on aime ce genre de plan.

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  11. Salut Yves et bravo pour tes comptes rendus qui me font voyager dans mon salon 😉. Du coup cette année je fais le rando raid de la Meije sur deux jours avec les potes du club 👍. Je voulais avoir ton avis "d'expert " des raids en montagne, j'ai un Orbea Occam 2018 Tr M30 (29 pouces) avec un plateau de 30 et une cassette en 11-46. J'hésite entre un 26 et un 28 devant 🤔. Qu'en penses-tu ? Pour les pneus je pensais mettre un Purgatory 2.3 devant et un Ground Control 2.3 derrière, les deux en grid . J'ai quand même peur que ce soit un peu lourd. Que prends tu sur ce genre de Raid ?
    Encore bravo pour tes exploits et tes comptes rendus, continue de nous faire voyager .
    Florian

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    1. Salut Florian

      Pour le plateau et de ce que j'en sais par expérience, il vaut mieux de la réserve en développements, plutôt que de manquer de dents parfois. Surtout en montagne !
      A la Meije tu vas pas rouler souvent en 30 à l'heure, donc pas besoin d'avoir un gros plateau.
      Si tu as un 26 part avec ça. Le 28 peut faire bien sûr, même le 30 si t'es en forme. Mais si tu veux être tranquille et pouvoir grimper au max, prend le 26. 26x46 ça va bien.

      Pour les pneus, c'est un choix perso généralement selon la marque, le modèle, le ressenti etc.
      En section 2.30 / 2.40 ça va, il ne faut pas plus petit.
      Les deux SPE que tu cites, je roule avec cette config depuis le début sur mon YETI et c'est impec pour moi.

      Bon raid !

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  12. Merci Yves pour ta réponse rapide 👍. Ça me conforte dans mes choix, maintenant place à la prépa !

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