5 avril 2014

Shimano Epic Enduro

Mons La Trivalle, ou Mons trueuse ?!!

Tiens allez, petite causerie pour introduire la chose. Pas de méprise, on parle de vélo là 😀.
Le vtt mène un peu partout au gré des épreuves, et en découvrir de nouvelles et dans un nouveau genre est toujours excitant ou stimulant. 

► Strava - Shimano Epic Enduro

Celle là, passé l'excitation des mois de la pré course, une fois dedans j'y ai découvert un autre monde du vtt.
Autant le dire tout de suite pour tuer le suspense, il s'agit de la Shimano Epic Enduro 😊.
Un enduro (enfin) !
Pas que ce soit une nouveauté, mais dans ce genre là certainement que si, vu la distance et le dénivelé. Et puis pour moi de toute façon c'était le premier.
Sacré baptême !

Le côté challenge au vu des chiffres annoncés m'a attiré d'emblée. Et un autre côté intéressant, c'est de tenter de s'adapter au mieux à l'épreuve proposée.
Un enduro classique j'y serais pas allé, c'est pas pour moi. Autant laisser la place aux adeptes de la pratique, même si j'aurais pu me laisser tenter par quelques épreuves de ce genre depuis longtemps, pour voir un peu ce que ça donne.
Mais là quand même, quatre vingt dix bornes, plus de 4000 D+, un terrain inconnu et un engouement immédiat, c'est tentant de passer le cap.
Bonne pioche !

C'est loin d'être gagné pour le boucler, mais une fois dedans j'ai vite su que ça me convenait malgré les difficultés quand ça penche vers le bas.
Je me doutais un peu que j'allais dans un truc pas ordinaire et certainement pas trop fait pour mon style de roulage. Après une demi journée (oui 12h en tout 😀) de Mons et merveilles (pas toujours), je confirme que c'est pas trop pour moi l'enduro, mais par contre à mon niveau je me suis régalé, et j'ai pu voir de quoi sont capables des types sur un vtt.
Un peu hallucinant quand on connait pas la discipline.

L'enduro c'est spécial si on peut dire. Physiquement c'est une tuerie, techniquement c'est du très lourd et sur certains passages, c'est carrément un massacre.
Et puis, y a un truc supplémentaire qui vient encore ajouter du piquant (comme s'il y en avait pas déjà assez sans déconner !) et qui joue contre toi en plus de tout ça, c'est que le chrono tourne pendant que tu te fais tabasser en long et en large. Et là, y a pas de ruse ou de stratagème possible, faut se mettre à bloc, à fond et jusqu'au bout. Dur, très dur !

Venir pour apprécier les descentes sur un bon rythme d'attaque comme on le fait le reste du temps dans l'année, c'est pas la peine ou pour cueillir des pâquerettes (j'en ai pas vu une en plus), tout ça faut oublier 😊.
Et là, la technique joue certes vachement, mais le physique est au moins aussi important en plus pour pas perdre trop de temps.
Et puis il faut aller vite partout pour ce que j'ai pu en voir des gars qui marchaient fort. En plus, il faut être relâché et souple d'une part, mais tout aussi indispensable, il faut lâcher les freins.
Accessoirement, débrancher le cerveau (ce que fait très bien Pax 😀) m'a semblé obligatoire.
T'as compris l'histoire un peu là ?!!

Alors j'ai pas tout ça en magasin moi. Pas trouvé l'interrupteur on-off, les freins j'aime bien les tenir quand même, j'avais la souplesse bien cramponné... sur le cintre, et j'allais vite oui, mais à ma vitesse 😀.
J'y arrive pas quand c'est trop chaud, et même avec des reco, des airbags, bardé de protect, etc, je passerais pas partout sur le vélo.
Dinguerie !

On va dire que je suis à peu près dans la moyenne pour le coup et ce qu'il m'a manqué pour faire un peu mieux et être un peu plus à l'aise, c'est du physique de résistance en descendant. Car dans les spéciales, j'étais assez vite obligé de gérer.
Le fait de ne pas faire de reco, ne change pas grand chose je crois. Ca permet de reconnaitre quelques passages très délicats, mais pas de quoi gagner énormément de temps.
Mais je me plains pas non plus, ça s'est très bien passé.
J'en ai bavé épais, souvent, sans modération en descendant et surtout j'ai pu finir au mieux les trois boucles, ce qui était mon but au départ.
Au classement (136 sur 202) c'est moyen quoi et pas si mal. Ça correspond  à mon niveau je pense. Je suis surtout ravi d'avoir fait cette première édition et cette première dans le genre pour moi.
Epique et aventureuse à souhait.

Faut le vivre une fois au moins pour s'en rendre compte. Et vous serez pas déçu c'est garanti.
Bien entendu, si vous aimez pas les descentes engagées en temps normal sur les raids ou les randos, c'est pas pour vous.
Mais pour progresser (en tout) c'est bien connu, il faut s'entrainer et de même en descente pour s'améliorer, je vous invite à aller faire un séjour par là-bas et tester en mode calmos les délices remuants des spéciales. C'est barjo un peu, beaucoup, selon les personnes et j'aime ça au fond.
L'Epic continuera certainement et c'est tant mieux car le succès est là, et je pense y revenir encore.
Tout comme dans d'autres grosses épreuves hors normes, avant je me dis souvent que j'en ferai qu'une, car c'est toujours plus dans la difficulté et ça demande de la préparation, du temps et de l'énergie, sinon c'est infaisable.
Mais après quand on y a goutté une fois, on est déjà presque prêt à s'en remettre encore derrière, et je me dis au fil des années et des épreuves que chacun est capable de faire des trucs énormes dans tout les domaines pour peu qu'on le veuille.
En tout cas, l'Epic est d'ores et déjà une sacrée aventure (on peu pas écrire d'or et déjà maintenant 😀?!).
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Mons-la-Trivalle donc.
Petit village de l'Hérault (héroïque un peu plus encore aujourd'hui), le Haut-Languedoc, les Gorges d'Héric, le Caroux et plein d'autres choses à découvrir et surtout un super endroit pour le vtt plus ou moins corsé.
Trop loin en temps de Toulouse, sinon on y aurait déjà campé plusieurs fois, pour profiter du site.
On s'inscrit vite fait bien fait à la SEE en novembre. Les places partent pas aussi vite que pour monter Montahut quand même, même si c'est très long la grimpette (put... de bosse !!), mais faut pas traîner si on veut chopper la porte ouverte.
Trois Maillons du club prêt pour le grand jour d'avril. JeanBa, FredPax et moi.

C'est dans quatre mois, donc on a le temps de voir venir.
Ma prépa se résume au physique pour tenir la distance car cette année j'ai pas eu le temps de me mettre du technique en vtt, donc on verra sur place comment ça se présente.
Dans l'ensemble en général je me sors bien d'à peu près partout en temps normal.

Le buzz lui ne s'arrête jamais, que ce soit sur les forums plus ou moins intéressants et bien prise de tête selon les jours, ou sur les vidéos.

On s'y pointe la veille au soir, normal. Un peu pressé par la vie normale, on arrive vers 19h00 sur place. On serre les pinces des copains, des connaissances, on découvre l'ambiance globale sur la zone de départ.
FredPax nous avait bien préparé le terrain pour installer une tente personnalisée. De quoi mettre les affaires en ordre déjà pour le lendemain.
Retrait de la plaque, marquage des vélos. Tiens au fait, ça risque pas de tomber le marquage, supers stickers ultra collants. Le sèche cheveux est de rigueur pour enlever celui du cadre. Sur la fourche et les roues, ça peut rester.
Y a un peu de monde sur la partie inscription le soir, ça poireaute en discutant.
Sympathique accueil de l'organisation et de chaque bénévole. C'est une grosse organisation c'est clair.

21h00 une fois qu'on est paré. Cap vers la chambre d'hôtes à Olargues (Fleurs d'Olargues). Bien, sympa et à proximité.
Repas, fin de préparation, derniers réglages, timing etc. 23h30 au pieu. 3h15 du mat, la trompette. Bordel, c'est pas cool ça !
Bon enfin, maintenant qu'on est là.
4h00 on est sur place et fin prêt peu après. On va s'empiler un peu pour le briefing avant la mise en grille.
Ah oui ça part de nuit tiens au passage. Ça aussi c'est assez nouveau je suppose dans ce type d'épreuve.
C'est aussi voulu par l'organisation, qui en plus d'en faire un enduro multiplié par trois dans la même journée, donc hyper dur sur le plan physique, où ceux qui voudront passer devront être bien préparé, on ajoute en plus une partie nocturne pour corser un peu plus encore l'aventure et en faire une épreuve un peu plus marquante, globale et unique. C'est parfaitement réussi.

5h00 pile, c'est parti.
Les loupiotes sont bien lumineuses et solidement fixées, enfin pour ma part.
Le programme est clair aussi, 90 bornes, 4300 de positif. A part ça, ça fait que descendre.
On est plutôt devant en montant sans trop se presser, mais sans trop chômer non plus car avec 500 types à enquiller dans la première spéciale, ça va forcément bouchonner un peu et même beaucoup sur ce que j'ai pu en entendre le soir.

Le système de pointage est électronique, mais manuel au départ et à l'arrivée de chaque spéciale et il faut en plus, logiquement, attendre quelques secondes entre chaque participant pour éviter au mieux les gros bouchons.
La première bosse est tranquille sur piste après avoir fait un km de chauffe. 8 km à peu près.
JeanBa s'est échappé en montant un peu mieux sur son rythme, on le reverra ensuite au stand à la fin des boucles.
Je passe la journée avec Fred en duo dans les bosses. Quand ça descend, plus à l'aise que moi, bien malade aussi sur les passages ultra chaud, comme je le lui ai dit quelques fois, je reste derrière.


Boucle 1 - SP1. Plein phare, cette fois on y est.
Ça commence pas trop fort, mais avec du technique quand même et la nuit ça arrange pas la chose. Les reliefs, la perception etc c'est moins simple.
Ça secoue un peu, le cardio monte plus que dans les bosses et y a toujours un peu de crispation.
Plus bas, on passe vite en mode rapide sur le monotrace qui file jusqu'en bas. Pas trop de difficultés, c'est bien pour un début. Je me fais doubler deux ou trois fois. Les gars arrivent vite derrière en prévenant, et en choisissant l'endroit on peut les laisser passer impec en ne perdant que quelques secondes.
12:38 au chrono.

La bosse deux à venir.
J'ai des protects genoux et tibias qui sont une grosse daube et donc je les enlève pour grimper. En descendant, ça va sauf quand il faut pédaler un peu. J'aime pas ces machins sur les jambes, mais il les faut.
La grimpette se passe sur la selle au début et puis bien vite, un premier portage déjà copieux pour rejoindre la piste. Une fois sur le vtt, ça déroule plus ou moins jusqu'en haut. Les parties pistes se font relativement bien, il y a quand même des bons pourcentages répétitifs. On monte tranquillou, mais avec un tempo régulier.
Fred plus à l'aise globalement sur les pistes, reste un peu en dedans et moi je me fie à ma gestion perso de l'effort. Sans cardio pour le coup puisque la ceinture ne marche pas, mais c'est pas utile aujourd'hui..

En haut de chaque bosse, c'est calme maintenant et on fait entre trois et cinq minutes de pause. Tout comme en bas des spéciales. Idéal pour manger et retomber la pression. S’arrêter trop longtemps est pas utile, sinon à se refroidir ou a manger des moucherons comme plus tard dans la journée.

SP2 - Gaz.
Celle là est de suite plus costaud. Je suis rapidement à la limite et sur le début autant que je me souvienne, y a du gros.
Je retrouve Fred bien emboîté dans un buisson pour sa première cabriole. Tout va bien, je le reverrai pas ensuite.
Superbes ces sous-bois à dévaler avec de bonnes secousses déjà.
9:10 au chrono.
En bas de spéciale, on retrouve Cyrill (Scjsnow) qui a échappé un peu d'air visiblement.
Bosse trois, on remonte au même endroit quasiment que la deux. L'entame sur un petit single est extra.
Le jour est pas encore bien levé mais y a plus besoin de lumière.


SP3 - La plus longue de la boucle, on redescend jusqu'en bas. C'est bien gratiné d'entrée encore. 
Un petit passage en relance pour grimper, et du single bonnard dans la terre tout en glisse, des marchasses épaisses, de quoi se partager plusieurs fois, de l'enduro quoi !
J'aime ces descentes que je découvre et ça me plait déjà. Bon pardi, je suis pas à l'aise partout, mais bon ça se descend bien.
Un passage à Mach II sur la piste, un avion passe. Pas en l'air non, à côté de moi, et on se replonge dans les turbulences pour la partie finale tout aussi bonne, mais sans répit.
Je suis au max de ce que je peux faire, en gérant les passages délicats pour pas m'en mettre une.
Dans chaque spéciale, je me fait déposer par deux ou trois types. Heureusement qu'on est plutôt devant sinon ce serait certainement un peu plus. 
16:58 au chrono.

On déroule peinard jusqu'au paddock pour les formalités de pointage. 34 bornes environ la B1, on en termine un peu avant 9h00.
Les portes horaires sont larges et devraient permettre à pas mal de participant de passer, par rapport au 20 ou 25% de finishers que laissaient supposer les avis des forumeurs.
50% de gars qui bouclent les trois, c'est quand même pas mal, et je me dis que c'est sur cette limite que doit se situer le challenge et c'est du reste un peu la moyenne de ces très grosses épreuves pour ce que je connais du vtt.
Et mettre la difficulté pour faire bâcher trois quart des coureurs, comme on a pu le lire je vois pas trop l'intérêt, même si je ferais en sorte de le tenter malgré tout, mais c'est la course à l'armement.

Le vtt, sur des épreuves de masse telles que celles-là, même très dur, ça doit rester faisable pour une majorité de ceux qui se préparent, qui s'investissent dans un challenge. Ça doit rester et être sportif, convivial et abordable pour un bon nombre.
L'Epic réussit très bien en ce sens cette première.
Mais enfin, les gars se sont au final bien préparés visiblement, et attendons la suite qui manquera pas de piquant encore.

Sur l'aire de départ, on revoit JeanBa qui entame la boucle 2 quand on arrive aux stands. On passe à la tente pour poser l'éclairage et reprendre quelques barres et de la boisson.
Ensuite direct au ravito central bien garni. Les pauses entre chaque boucle c'est top.

Le temps du jour au fait ?
Il est parfait, pas chaud, pas froid même la nuit et le petit matin tant qu'on reste en mouvement.
Un peu couvert parfois avant que le soleil se lève, y a pas mal de vent perceptible dans les bosses à découvert, mais pas dans les descentes qui sont à l'abri et donc c'est pas ce qui emmène le plus de turbulences dans le négatif.
Donc tout va bien déjà côté météo. Faut dire que la SEE sous la flotte, c'est pas pensable j'imagine. Carrément affolant.

Le fléchage du parcours est impec, avec panneau pour les liaisons et rubalises pour les confirmations. On n'a pas eu de souci, sauf une petite interrogation hésitation sur la bosse de Montahut, mais sans problème autrement.

Boucle 2, à nous deux !
Deux spéciales pas plus. Montahut et Bardou. D'après le profil c'est joyeux tout plein 😮😀.
2 km sur la voie verte et puis faites chauffer les cuisses.

D+ à venir, 1000 m et des poussières (les poussières c'est cadeau). 8 bornes en tout.
D'abord la route jusqu'au petit bourg d'Auziale, et puis un morceau de piste avant de se mettre en mode pédestre sur le portage du jour. Je sais pas le temps que ça prend. Une bonne heure surement.
C'est une piste défoncé avec de grosses pentes, de la caillasse meuble, une carcasse de bagnole au milieu, une bonne suée. Mais on n'est pas si mal là dedans même si on en bave.
En montant au début du portage, on te voit surgir de la gauche quatre mouflons ou bouquetins. Je sais pas trop comment s'appelle ces espèces de chèvre par là bas. Ils sont gaillards les bougres et n'ont pas de problème en enduro eux, vu les sauts impressionnants de facilité qu'ils nous font voir.

Polo66 que je connaissais pas est avec nous, on tcharre en montant. Il y a des parties où on peut passer en vtt. Mais globalement faut porter.
En rando et sans chrono pour la descente, on doit pouvoir passer à l'énergie, mais là c'est pas la peine.
Et autant profiter du paysage ensoleillé qui se découvre de plus en plus au fur et à mesure.
Au bout de ce gros morceau, y en a un autre bordel. Pas long, mais une vraie échelle. Faut du jus même en mode cool.
Par contre ensuite on zippe à gauche dans une sente de chèvre merveilleuse et là, c'est la fête sous les roues et dans les yeux. C'est mon côté raid qui ressort.
Le sentier est un peu technique mais il passe sur le vélo quasiment tout, avant le dernier portage.
Oui oui y en a encore et pas plat je vous le dis.
Plutôt droit dans la pente, décor minéral, y a pas de trace, juste des rubalises qui matérialisent les points de passage pour aller tout là haut entre les immenses blocs rocheux.
Bravo le final de la bosse. Splendide en plus de tous les côtés le visuel. Chouette pays les gars !
Une bonne pause ravito en haut, on a le temps et y a pas foule derrière.


SP4 - Montahut. Huhuhu !!
C'est simple faut revenir en bas. C'est la plus longue.
Ça part rapide au début, peu de technique il faut pédaler un peu.
Quand ça engage dans le dur, bienvenu au charbon. Un paquet de grosses secousses tout le long avec du gros gros technique. Ça dure longtemps le bazar. Des épingles sur la première partie, ça se fait bien par là. Je me mets une petite gamelle gentille dans une épingle.
J'ai pas tout pigé, l'arrière s'est barré et je me suis couché. Bon pas grave, mais le Yeti est marqué de même que la fourche bordel.



Sur un énorme passage qui engage violent entre deux arbres, je m'arrête bien sur, surtout que j'ai un furieux derrière et le type passe comme s'il y avait pas grand chose finalement 😯. Un autre monde je vous dit l'enduro. Bravo ! Et impensable que je me jette un jour là-dedans.
Et c'est pas le seul qui m'a fait des démo en live. j'en ai eu d'autres en descendant.

Bon sinon je trime mais je me régale aussi. Je lambine pas non plus faut pas déconner, mais je suis à mon niveau et mes possibilités, et au bout de quelques minutes intenses, faut que je gère et je subis pas mal.
Mais pour moi, il s'agit pas de prendre le risque de vouloir grappiller une minute sur l'ensemble, au risque de tauler pour au mieux boucler l'histoire avant la fin et au pire se partager en deux.

A mi descente par là, on traverse un ruisseau sur la dalle cimentée et ça replonge sévère vers le bas. Très technique un peu partout, plus rapide que sur le haut, je passe pas trop mal, à part quelques marches bien esquintées.
Il y a quelques piétons spectateurs qui encouragent au passage.
Je retrouve Pax en bas qui est en pause depuis deux minutes déjà.
20:09 au chrono.
Très bonne descente celle-là, longue et costaud.

On entame la liaison en recoupant la piste de montée.
Un petit hameau à traverser et on s'engouffre dans un monotrace avec petit portage très léger et une partie descente de malade, heureusement hors chrono. Vive le pédestre souvent. Le Yeti se fait trimbaler.

La liaison roulante se poursuit avant de se mettre dans le positif vers Bardou.
Le tarif est 5 km sur route. Argh ! C'est long, ça scotche, il fait un peu chaud now.
Pax me briefe un peu sur les spéciales tout en montant, sur les passages délicats, mais une fois dedans ensuite, c'est bien moins simple.
Bon ça finit par se faire à la longue et puis le bonheur revient avant la fin de la bosse. Immersion dans un petit sentier splendide, facile et idéal pour un peu de récup.
Il finit en grimpette plus dure, mais c'est un joli final encore qui redonne du courage.
Et puis on a le Dawg collé aux basques qui nous encourage de sa voix à peine audible, qu'on entend de Montahut à Bardou, et dans toute la vallée certainement.

Fin de la bosse dans les arbres.
Y a la séquence sticker moustache, mais déjà j'ai pas encore tout saisi du pourquoi ni du comment, mais bon on y pas droit. Put... être monté pour ça et se voir recalé, c'est ballot.
Pas grave, on fait la pause de rigueur.
Une barre de vitamine pour la route, ou plutôt l'enfer qui va surement venir. Pax m'a dis ça tabasse Bardou. Bon... je trouvais déjà que Montahut remuait fort.

SP5 - Allez gaz !
C'est gentil vingt mètres quoi, après on enchaîne pour les grosses séquences de branque. Une autre très bonne descente, bien technique, ultra sec heureusement, sur un parterre de caillasse en continue t'as l'impression.
Elle est longue aussi, ça me prend dix sept minutes pour en venir à bout. Ça klaxonne deux ou trois fois derrière, un courant d'air passe, et je m'y remets sérieux.
Bon je galère plus par le physique qui fatigue que par la difficulté, car même s'il y a des morceaux en chantier (la DDE branle rien là bas où quoi ?), ça se fait bien dans l'ensemble.
Sur les dalles de pierre très rapide, où il faut envoyer épais, je peux pas être à bloc donc je gère encore.
Le vélo en veut mais je le calme sinon on va se séparer corps et biens avec perte et fracas 😀.
16:58 au chrono.

Fin de la B2, on retourne au départ très proche. 34 bornes de mieux.
Les deux spéciales de cette boucle sont top. Et j'ai bien aimé cette boucle, meilleure encore que la une, surtout avec un visuel extra.
C'est bon l'Epic au fait, je sais pas si je l'avais déjà dit. Sauf Bardou 😄.

Au village, on se met au même rituel de pointage, passage au stand Maillons Libres, et arrêt buffet.
Il est 12h45 environ et ça tombe pile poil pour l'heure du repas. On a le temps en plus.

Boucle 3 nous voilà.
Deux bosses et demi, trois spéciales. Il reste environ 23 km normalement.
On file facile vers le début de l'ascension, c'est tout plat sur deux bornes.
Le pont sur l'Orb et un petit village où la pente y va de bon cœur d'entrée. Ça se calme vite pour grimper sur piste. Une série de lacets pas très difficiles en pourcentage globalement, mais ça tire aux jambes à force.
Polo66 nous rejoint à nouveau et on négocie bien la bosse.

Au bout de la piste, petit coup de cintre à droite et le pointage départ se situe deux cents mètres plus loin à peine, sur un petit sentier.
On y retrouve Freddy Betremieux qui étrenne le Caminade. Au début, j'ai pas percuté que c'était lui. On était ensemble à la TransV 2012. Pas sur le parcours vous vous en doutez, mais le jour d'avant au même gite lors du repas du soir, avant de le revoir au Roc plus tard.
Sympa de se retrouver là.

SP6 - Mini Jurassic
Bip c'est parti. Je suis Pax au début qui se met un peu en mode vélociraptor furtif. Faut pédaler dis donc à l'entame.
Pas longtemps, juste pour basculer et continuer ce beau monotrace très rapide et bien faisable.
Fred se met une boite gentille sur un arbre qui dépassait un peu et on repart pour terminer presque aussitôt car ça dure pas celle-là.
Super petit morceau !
4:00 au bip. Je me suis appliqué à faire des comptes rond cette fois 😉.

On poursuit la trace un peu qui revient en piste rapidement.
Cap vers la demi bosse vers les Pylônes.
On est quatre maintenant, Freddy roule avec nous.
Deux bornes de piste et pan à droite. Bienvenu sous le vélo pour une autre séance pédestre. C'est pas long qui nous dit le Polo. Trois cents mètres ça fait pas long ouais, mais quand ça penche velu, ça pique épais encore.
Bon ça c'est fait, mode pause activé.
En haut je retrouve aussi Dédé qui arrive. Un local familier de ces parcours avec qui on a pu faire de bonnes descentes sur les TransBiking66.
Ravito bien sûr pour passer le temps avant de s'y plonger.
La pâte de fruit à prit cher aujourd'hui, je les compte plus.
C'est là qu'on apprend que le premier est passé ici à 13h15. Je croyais que les VAE était interdit 😀!!!

SP7 - Les Pylônes
Le début ça va, mais ensuite on va se faire pilonner sans réserve.
On laisse partir Freddy, et puis Pax se met en mode combat. Ça engage dans les sous-bois un peu humides, la trace est plutôt rectiligne, mais avec des dévers et des racines ou des pierres vicieuses.
Très bon pour ma part, on avance bien en duo.
Un peu plus bas, deux figures imposé de Fred. Glissade de l'avant et boite plus re boite. Pas de bobo, mais il insiste le bougre.
Je passe devant pour la suite, c'est technique mais sans problème encore sur cette partie.
Plus loin vers la moitié je suppose, on repasse en mode barjo, et là c'est plus trop la peine pour moi, surtout dans le final.
Je fais au mieux toujours, mais c'est dur physiquement et souvent trop raide sur certains passages. D'ailleurs Fred revient pour mieux terminer la descente.
C'est loin d'être la plus longue en distance, mais en temps ça dure. La fatigue jouant plus encore maintenant. Et sinon encore une descente très rugueuse, mais ça reste trop dur pour passer pour moi.
Le pointage s'arrête juste au-dessus de la route et pour la rejoindre, je vous explique pas la marche de sauvage qu'il faut descendre. C'est sympa d'avoir mis le chrono avant la marche et pas après. C'est aussi plus raisonnable parce que sinon il fallait monter un hosto sur place 😯.
19:55 au chrono.

Une pause encore en bas pour grignoter et causer du chahutage qu'on vient de faire avant de prendre la route vers le final.
Le passage de la porte horaire est un peu plus loin.
La bosse de la Colombières est gaillarde pour finir. Cinq cent mètres de positif sur quatre bornes. En montant, un gars nous demande comment était la descente finale. Pax qui connait lui dit juste qu'il faut faire sa prière.
Ça roule pas tout seul en montant, et pour ajouter un peu de rude, on a droit encore à un ultime portage assez long. Le final de celui-ci peut se faire sur le vtt si on a encore un peu de jus, et la toute dernière partie est dans les arbres sur un bon sentier à rouler.
En dénivelé positif, j'ai 4350 mètres en haut de cette dernière ascension.
Repos les gars, on fait une photo. J'en ai quasiment pas fait aujourd'hui.


SP8 - Colombières
Dernière difficulté si on peut dire et pas la moindre. De l'enduro pur et dur, plus encore que dans les autres spéciales ici.
Les descentes sont allées crescendo dans la difficulté sur l'Epic.
La dernière est la reine du bal peut-être. En plus y a quelques passages ou le pédalage énergique est obligé pour gravir quelques dizaines de mètres qui semblent longs.
Sur le haut, accrochez vous, vous avez un bref passage en sous-bois humides, dans une pente très forte entre des arbres resserrées, c'est de la folie tellement y a peu de grip sous la roue.
Chaque fois que je retrouve Fred, c'est qu'il s'est mis une boite. Deux ou trois au moins dans celle là. Toujours sans gravité mais toujours impressionnant.
Je lui suggère plusieurs fois qu'il faut assurer et finir entier, mais ça le démange de bien faire et il repart au charbon. C'est en même temps aussi le but d'aller chercher du temps quand on se sent de le faire, de combattre, de pas lâcher et je comprends au fond cet état d'esprit. Mais c'est aussi risqué, très risqué.

Je trime comme je peux dans le négatif.
Y a encore deux ou trois mutants qui me passent et les gonzes sont balèzes sur des passages monstrueux, ou du moins que je trouve sur le moment impensable de passer un jour. On verra un jour prochain, quand on s'y remettra en mode cool.
J'ai de toute façon plus la lucidité pour attaquer sérieux, donc je fais mon taf au mieux encore, en sachant que ça va bientôt arrêter de tabasser.
La descente est costaud sur la distance et jusqu'en bas, il y a du gros technique.
La dernière marche est aménagée avec une planche toboggan grillagée.
Le bip est à cinquante mètres. Descente extra encore tout le long.
22:02 au chrono. Pas terrible le temps.

Fin des hostilités au bord de la rivière. On patiente un peu, Fred se soigne un peu sur les tibias qui ont pris quelques coups de pédale et on se dirige vers l'arrivée. Une petite côte gentille sur le goudron et la voie verte vous permet de rentrer peinard avec le long tunnel désaffecté.
Après tout le barouf qu'on a subit aujourd'hui, c'est reposant et paisible de rentrer sur cette partie aménagée.

L'arrivée est là un peu plus loin, plein de monde qui déambule.
On vient de boucler la dernière, qui mérite encore le détour tellement c'est bon, mais ça a été rude.
Le gps qui a tenu jusqu'au bout me donne 91,5 km pour 4330 m de D+ en 11h52 en tout dont 9h41 de roulage.
J'avais estimé qu'il me fallait 12h pour le faire. C'est le bon timing pour moi, avec du temps de dispo encore par rapport aux portes horaires, mais pas sur qu'en se reposant plus encore, ce soit mieux dans les descentes.

Côté boisson, j'ai fait chaque boucle avec deux litres, ce qui m'a suffit sans boire de supplément dans les boucles, d'ailleurs j'ai jamais fait attention où est ce qu'il y en avait. Mais pas besoin de plus aujourd'hui.
Peu après l'arrivée, malgré la sur consommation de barres et d'arrêt ravito, je suis mort de faim. Direction la salle à manger (Merci au Team Caminade pour le gardiennage du Yeti). Il y avait aussi une consigne à vtt de dispo.
Le repas complet proposé se charge de faire passer la sensation. Un buffet encore très complet à tous les niveaux à l'intérieur, et sur lequel j'étais en grande forme cette fois pour envoyer du gros. Des bénévoles tout simplement supers. Bravo !
Et dehors, le supplément binouze et crêpes sera bienvenu ensuite.



Comme on devait rentrer pas trop tard le soir, on n'est pas resté pour la remise des prix et le final. Dommage, ça m'aurait plu encore de poursuivre un peu cette fin de premier épisode. La prochaine fois, il faudra s'organiser pour rester le dimanche et rouler un peu encore sur ces belles traces.

L'Epic Enduro c'est garanti, on est bien partout.
Laurent (Brossard) me disait peu après, que tout m'allait bien au fond chaque fois que je roule ou que je vis un plan vtt où que ce soit.
C'est vrai, je me régale partout, mais c'est pas fictif ou imaginaire, je ne trouve que du bon dans le vtt et le négatif quand il y en a, je pense pas à y faire attention ou a le retenir, c'est pas si important par rapport à ce qu'on vit ou ce que nous apporte ce genre d'aventure.
Et je suis loin d'être le seul dans cet esprit, car on peut associer ce propos à l'ensemble des gars qui font du vtt, n'importe où. En tous cas j'en connais plein.

Pour conclure, des remerciements solides et appuyés aux organisateurs de cette épreuve.
C'est balèze et bien mené pour une première. Je me doute que ça peaufinera un peu vu leur expérience, mais c'est déjà une base solide.
Je reviendrai, surement pour tenter de faire mieux encore, mais surtout parce que ça me plait et j'espère en motiver d'autres.
JeanBa et FredPax merci encore de ce nouvel épisode club et de cette virée sudiste. Bien le roulage en duo Fred, t'as la pêche et le gnac, mais t'es un grand malade 😀.

Et salut à tous les gars que j'ai revu avec plaisir, et les nouvelles connaissances.
Bonne remise en forme à ceux qui ont eu des misères physiques et bravo à tous les participants, qui se sont dépouillés pour finir ou pas. 
Et chapeau à ceux qui passent de trucs qui me paraissent toujours insensés.

On vient surtout de boucler une expérience pas ordinaire. Je me doutais qu'on passerait car on sait se préparer ou se motiver, mais ça reste très rude et il fallait y être et passer.

J'y retournerai à blanc comme ça pour le refaire en deux fois plus fraîchement, pour tenter surtout de travailler des passages qui me semblent monstrueux à faire.
Sans le chrono je me doute que ça deviendra possible par endroits.

Quelques adjectifs pour finir.
Splendide, terrible, intense, turbulent, mais à tenter une fois. Gaffe à l'addiction peut-être après.

Lundi j'ai passé la journée avec un maillot tout bleu, marqué de l'Epic. 
Il me va bien je trouve 👍😉.



3 commentaires:

  1. Super CR, +4000m dans la journée pfff

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  2. Bravo Yves ! Sacrée aventure ... Tu m'as donné envie d'y aller alors je te dis à bientôt. Et merci pour tous tes CR, ton enthousiasme est communicatif, longue vie à toi.

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  3. Salut Bast
    Tant mieux si ça donne envie :-) C'est une belle épreuve, très très rude, mais c'est à essayer pour découvrir le genre.

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