26 février 2012

Garoutade

Comment parler ou reparler plutôt de la Garoutade, chaque année à la même époque sans se répéter ? 
Surtout si c’est pour en arriver toujours à la même conclusion. C'est extra ! 
Et pour longtemps dans les mémoires.
► Srava - Garoutade

De plus, on est un paquet à penser ça, pour pas dire tous.
J’ai pas encore entendu un vététiste ne pas y trouver un plaisir immense ou ne pas se régaler malgré la difficulté.
Pour ceux qui connaissent pas, s’il y en a encore, la Garoutade ça se passe dans un petit village des Pyrénées Orientales. 

Une épreuve qui crée le buzz longtemps avant et qui se poursuit encore un bon moment après hors parcours, sur les forums, à travers des photos et des vidéos en tout genre.
Première difficulté, faut avoir sa place lors des inscriptions en décembre.
Pas simple si on tape pas au clavier plus vite que son ombre bientôt.
C’est simple, 400 places disponibles et c’est bouclé en 6 heures, c’est-à-dire environ le temps moyen qu’il faut pour faire le parcours.
Et le département c’est le 66, ne serait-ce pas un signe ?

Pour le club en tous cas, ça fait 6 ans déjà qu’on descend un peu plus bas dans le grand sud
pour aller rider sur des parcours formidables à chaque édition.
2 Maillons Libres en 2007, et ensuite au moins une douzaine ou plus chaque année.
Ça nous donne un weekend extra, et à tous les niveaux.
Ambiance générale, plaisir de rouler et de partager de supers moments, de retrouver des potes ou d’en connaitre d’autres, de voir chaque participant avec la large banane à l’arrivée, même si on en a bavé plus ou moins, et qu’on l’ait ou non terminé.
Et puis après trois semaines d’un hiver rude, on retrouve l’été dans les PO.
Quel régal de pédaler en manches courtes !




Arrivé samedi matin, on se pose au camping du village d’à côté, et de là on peut gérer les deux jours sur place.
L’après-midi on effectue un petit roulage de mise en jambes sur le début du circuit.
Un petit 25 km pour profiter de la chaleur et de la tranquillité des paysages.
Un joli passage au restaurant local (l’Entre Mer) le soir et une nuit bien ventée dans les mobil home.

Le jour J, on n’est pas les derniers sur la ligne.
7h15 au point de départ.
Quelques 400 vététistes s’affairent un peu partout dans le village pour finir de se pomponner ou de remonter les vélos.
Ca sent déjà bon le bonheur, le soleil est dans toutes les têtes.

La veille on a récupéré les plaques, le gobelet courbe de dénivelé et le buff cartographié.
La trace gps est chargée depuis une semaine presque dans les appareils, on est fin prêts pour la grande aventure.

Bravo déjà à l’organisation d’avoir avancé le départ libre d’une heure.
8h00 c’est bien mais 7h00 sur ce genre d’épreuve c’est encore meilleur.
Voulant faire un départ tôt comme d’habitude, à 7h21 précisément on démarre.
Plus de balisage cette année, donc attention faut suivre la trace gps.
Et du coup tout le monde pourra dire j’ai fait la Garoutade la tête dans le guidon 😀.
Aucune difficulté à suivre le parcours, faut juste être vigilant et anticiper.
Le terrain se prête bien au suivi par gps, car il n’y a pas énormément de changements de direction répétitifs sur de très courtes distances, ou de sentiers qui s'entrecroisent tous les 200 m comme en forêt.
Et même si on a envie de rouler en mode plutôt sport, ça ne pose aucun problème.
Pour ma part avec un Garmin Edge 305 basique, un zoom calé entre 20 et 50 mètres selon ce que je voulais voir, j’ai jamais eu aucun souci, qu’on roule en groupe ou en solo.
De plus pour jouer la prudence et le changement en douceur, l’organisation avait posé quelques marques sur la boucle avant le ravito 1 et même posté quelques aiguilleurs dans une descente qui comportait de multiples options.
Bravo !
Mais la trace était précise et facile.

Et comme je disais plus haut, on peut anticiper les changements de direction et ainsi ne pas avoir de ralentissements et rouler dans l’allure qui nous convient.
Et quoi qu’on en dise, c’est un plaisir visuel en plus de ne plus avoir les tags au sol ou les rubalises. Et ça va devenir la norme dans peu de temps sur de nombreuses organisations.
Bien vu !
Dernière chose concernant la trace gps, il n’y avait aucun radar signalé sur le parcours.
C’est pour ça que dans les descentes tout le monde s'est lâché 😀.
Sans risque pour le permis donc, mais au risque de se retrouver avec quelques points de plus sur les cuisses ou les bras. 




Bon, revenons un peu sur le parcours 2012, qu’on va voir défiler à l’envers cette fois.
Sortie du village, on passe la Têt par-dessus le pont, et on déroule pour un échauffement bienvenu.
Y a déjà du monde pour rouler sur ces 3 ou 4 km de calme plat.
Bord du ruisseau paisible avant que ça commence à chauffer.

La première bosse est connue mais on la prend pas dans le bon sens cette année.
On y descend tous les ans, cette fois va falloir la grimper.
Elle passe à part quelques dizaines de mètres par ci par là qui sont faisables peut-être, mais ça vaut pas le coup de se ruiner aussi tôt avec ce qui nous attend.
Surtout qu’on est pas seul et que tout le monde est plus ou moins à pied.
En tous cas, le ton est donné sur les difficultés.
Un bon petit D+ pour commencer.

A la bascule, le sentier nous emmène sur la descente vers Rodès.
Grosse descente typée enduro à l’entame, et jusqu'au pied de la carrière.
Un magnifique cirque et les gorges un peu plus loin qui te permette de descendre superbement sur le village. Sensass !

Traversée de Rodès, et liaison vers l’autre massif montagneux en traversant sous la nationale.
Plus agréable encore à faire dans ce sens, avec une vue plein axe du Canigou illuminé comme jamais. Et une petite variante autant que je me souvienne qui nous fait découvrir un petit sentier hyper joueur.
Après le passage du petit ruisseau, on se remet dans le positif pour enquiller une boucle vers le CH3 (nom commun donné à cette bosse qui présente de multiples facettes).
De la piste pour prendre un maximum de hauteur avant de terminer par un sentier avec quelques portages inévitables.
Vivement qu’on y descende là une année.
Le final sur le haut splendide en enfilade entre les chênes.
Et après un petit replat qui me laisse même pas le temps de finir la pâte de fruits, descente énorme pour fermer cette excellente boucle.
Des secousses épaisses, du technique partout et donc du bonheur à rallonge.
Terriblement bonne, mais copieuse comme prévu.
Quand tu reprends ton souffle, le premier ravito t’attend pour déguster les produits locaux.

Vous êtes sur la Garoutade, 1/3 du parcours et déjà tout bon.
On fait le plein avant de repartir à l’assaut de l’épisode 2 du CH3.
Celui-là on le connait, c’est un passage quasi obligé chaque année.
Petite piste gentille au début, on flâne, on sifflote, on ferait presque une petite sieste au calme et puis on regarde le gps.
Le cintre tout à droite soudain pour la montée finale avant le reste.
Une pente orientée raide, avec des passages en paliers successifs.
Des raidars de 15 à 20% hors taxes.
Ça dure 2 km et ça prend un quart d’heure environ mais on s’en souvient bien plus longtemps dans les jambes et dans la tête.
Heureusement, on peut parfois relâcher les jambes dans des petits bouts presque plats.
Une fois qu’on pense y être, il reste un joli final dans le monotrace.
Plaisant à parcourir, soit en sous-bois, soit à découvert avec quelques petits portages très courts.

Au plus haut, on commence à redescendre pas très fort au tout début.
Arrive ensuite arrive le caviar du jour, la descente sur le versant inconnu.
300 m de négatif énorme, ou hors norme par endroits, très technique et remuant.
Pilotage incessant pour des franchissements parfois surchauffés.
Quel pied ce truc, on reste bien concentré tout le long et ça passe quasiment partout.
Pour le repos on verra plus bas, car là-dedans le cardio refroidi pas.
Chapeau la nouveauté !

En bas on apprécie la bonne portion de route pour une récup bien méritée avant de se remettre à appuyer sur les manivelles pour la longue bosse suivante.
Route puis piste qui se monte bien à son rythme, et en haut rebelote dans un joli single pour finir.
Superbe le monotrace et très joli coin, plus aride encore et rocailleux.
Quelques poussages pour faire bonne mesure.
Le gps perd pas le nord, tout est ok.



Au passage, depuis le début et tout au long du circuit, on peut signaler une grosse présence des membres de l’ACI, présents sur les carrefours ou les changements en bas des descentes.

La descente suivante, qu’on a déjà pu apprécier dans le passé, on l’a bien gagné alors autant en profiter un max.
Ca tombe bien (façon de parler), elle est longue, vibrante et ludique à souhait.
En deux temps avec un petit bout de piste intercalé pour souffler, y a que du bon partout, on s’en doute et on le vérifie.
Y parait qu’il faut pas abuser des bonnes choses, et bien ici le dicton n’est pas valable.
Le village qui grossit au fur et à mesure que l’altitude baisse, c’est Bouleternère.
À peine à 5 km de l’arrivée. Mais il en reste encore une vingtaine à faire.

Le ravito number two est dissimulé au bas de la bosse suivante.
Il est bienvenu pour tous. 42 bornes au compteur déjà, un grand soleil bien chaud, un parcours super et un ravito bien fourni.
Brice est présent entouré de ces collègues pour accueillir les participants.
Le temps de se restaurer un peu, de l’eau pour finir et on reprend la piste pour se mettre un peu de positif car il en manque encore.
Ça monte jamais trop fort dans ces parties donc tout se passe bien.

Un peu plus haut, séquence hors-piste.
Un petit chemin d’abord et puis le monotrace qui va bien.
Enfin... il va bien tant que ça roule, ensuite faut s’employer sur 150 à 200 mètres environ à pousser ou porter même.
À la sortie on retrouve la piste qu’on a laissé un peu plus bas.
Faut plat descendant avant de bifurquer à droite pour une partie joueuse dans les sous-bois.
Belle liaison avec des ondulations de niveau et la descente rapide sur Saint-Michel-de-Llotes.
Une belle bâtisse à droite perdu dans la végétation à un moment donné et des passages bien raides tout en glisse parfois.  Amusement garanti.

Le final sur route pour passer à côté du village et on reprend les manivelles doucement pour la longue piste montée finale.
4 ou 5 km pas difficile mais qui se sentent quand même dans les jambes.
Tout là-haut, qu’est ce qui peut nous arriver à part attraper une belle petite descente pleine de bonheur, longue et gouteuse.
Une fois qu’on la tient, on veut pas la lâcher jusqu’en bas.
Régalade garantie encore et encore.
Sur quelques passages à découvert, on aperçoit le village d’arrivée et ça redonne du plaisir encore.
On n’est plus qu’à quelques bornes et heureux qu’il n’en reste plus beaucoup.
Ça sent la fidéoua.

Avant d’arriver au plus bas, un morceau de piste vous refait monter un peu encore pendant 2 km à très faible pourcentage et, furtivement à gauche, la trace se précipite dans le décor sauvage avec une entame de 20 m droite comme une échelle.
Waouh ! Chaud bouillant quand t’es surpris, mais ça passe bien.
Faut juste rester bien en ligne et poursuivre la petite descente, avec cette dernière séquence
dans un bon dénivelé négatif qui penche fort par moments.
Ça semble avoir été ouvert ou réouvert pour l’occasion.
Excellent pour terminer en beauté un raid qui n’en manque pas. 



Et finalement, est ce que le plus dur, ça n’aura pas été ces 2 ou 3 derniers km
avec un très fort vent de face ? En tous c’est là que je commençais à avoir un peu plus de difficulté à appuyer et ça m’a semblé long malgré que je connaisse bien.
Le fait de savoir que c'est finit enlève peut-être un peu de gnaque.
Un dernier passage à gué, les rues du village et la grille d'arrivée qu'on a vu au départ.
On y est !
En passant la ligne, la petite musique en bip du gps te dit poliment que t’as effectué ton parcours ou que t’es arrivé à destination, un truc comme ça.

Les données du Garmin
– 63,5 km – 5h14 de roulage – 20 minutes d’arrêt
– moyenne de 12.2 km/h – 2500 m de D+ et du plaisir incalculable.

Encore une qui vaut son pesant de sensations, son surplus de plaisir et bien d’autres bonnes choses encore.
Ca s’explique pas la Garoutade, faut la vivre c’est le mieux.

Vite une bière, avant de poursuivre avec les produits locaux.
Fidéoua délicieuse comme d’hab, croustade, café, et le reste.
Petit à petit la salle se remplit de types plus ravis les uns que les autres.

Circuit plus court (on en voudra à personne 😀) mais plus dur.
Tourner à l’envers, convient très bien à cet endroit des PO.
Excellent pour faire du vtt.
Elle était annoncée plus corsée, plus engagée sur l’ensemble du parcours.
C’était conforme mais ça reste faisable malgré les difficultés supplémentaires, qui vont crescendo chaque année maintenant.
Est-ce que le fait que ce soit plus dur encore et qu’on en vienne à bout, ne nous fait pas dire que celle-là est meilleure encore que les autres qui étaient déjà de grands moments ?
J’ai adoré les Garoutade plus «faciles» de 2007 à 2009, mais celle-là marque quand même par la qualité du parcours encore, qui reste bien proportionné avec le plus dur et le meilleur certainement sur les deux premiers tiers.
Il n’y a pas tant de portage que ça, qui en plus ne sont jamais très longs.
C’est idéal au fond.

La dernière partie moins haute avec ses bosses moins usantes permet de finir malgré tout, et dans de bonnes conditions, si on a bien géré son effort en fonction de sa forme.
Il faut bien entendu pour en profiter au mieux être bien préparé et aimer les passages hyper techniques en descente.

Un plaisir supplémentaire tout au long du parcours, du beau matos et en plus pas mal de vtt titane.
Y manque rien finalement pour que la fête soit totale.
Heureusement que les inscriptions de 2013 sont pas ouvertes, il n'y aurait plus de place avant la fin du repas 😀.

Bravo et merci.
Grand millésime 2012 !



Préparatifs de départ vtt




Avant l'aube on bouge du camping




Du côté de la vieille carrière au début




La Canigou nous fera de l’œil toute la journée




Les ravitos




Plaque Garoutade




Le troupeau avant le retour




Même la mascotte se régale !


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