27 février 2011

Garoutade

Tous les ans vers la fin du mois de février, on assiste à la transhumance des vététistes
qui descendent vers le sud pour trouver des terrains de jeu secs et ensoleillés.
Bon ok cette année, ces deux adjectifs n'étaient pas les plus utilisés durant ce périple ô combien attendu durant l'hiver, mais quand même il fallait être présent dimanche 27 février 2011 à la Garoutade.




► Srava -  Garoutade

Et d'ailleurs en 2011, on était onze du club à faire le déplacement.

Un temps plutôt moisi donc cette fois mais qu'importe, on ne peut que se régaler là-bas.
Plaisir de rouler, plaisir des yeux, plaisir de l'ambiance, plaisir total quoi.
On y vient de partout maintenant pour apprécier la qualité de ce raid où on peut le dire sans trop exagérer que c'est un coin de paradis du vtt.
Y en a d'autres certes, mais celui là quand tu y a gouté une fois, t'es piquousé à vie je crois.
Enfin moi j'en suis à mon cinquième rappel et j'arrive pas à guérir.
Un raid qui propose chaque fois un parcours géant dans tous les sens du terme, pour un plaisir toujours intact.

Première difficulté, avant même d'avoir filé un coup de pédale, il faut d'abord s'inscrire.
Le buzz démarre trois mois avant et quand les urnes s'ouvrent, faut aller voter dare-dare.
En douze heures c'est torché, plus de place, nada, que dalle.
Ensuite, premier obstacle passé, il faut préparer les autres pour les négocier au mieux et la seule chose à faire maintenant, c'est de s'entrainer les trois mois qui restent.

La veille du raid, temps moyen tantôt clair tantôt gris et quelques petites averses légères par moments, mais pas de quoi fouetter un vététiste.
La nuit, c'était plus la même musique, de la flotte épaisse et durable et du vent à peler les chauves.
Déjà quand c'est sec, le parcours se charge tout seul de te mettre des bâtons dans les roues,
mais si en plus la météo file un coup "demain" 😀.
Bon tant pis, on y est de toute façon.

Le matin y fait pas chaud mais ça va, on se couvre un peu.
Le soleil est prévu parait-il, donc ça va le faire.
De gros nuages vers le nord pointent le nez. C'est pas très rassurant !
On passe par la case départ pour un petit dèj rapide. On croise les copains habitués des bons plans vtt, et on se met en selle dès que les premiers troupeaux s'en vont, un peu avant 8h.

Bien sûr, avant de se prendre une large banane en descente, il faut commencer par grimper.
Et là, c'était pas pourri cette fois encore, surtout que le déluge de la nuit avait rendu le terrain lourd.
Toutes les bosses se font sur le vtt en montant au train, chacun son rythme et en gérant au mieux pour pouvoir finir ce superbe parcours. On a bien sur quelques portages obligés.
On pouvait penser que ça allait devenir plutôt enduro dans les descentes, car c'était annoncé comme un peu plus rude de ce côté là avec des nouveautés, mais non finalement et c'est tant mieux.
Bravo pour les passages ouverts pour l'occasion.
Tout le dénivelé négatif s'enquille sur la selle (ou derrière) sauf quelques passages qui sont trop difficiles, glissants, dangereux ou bien parce qu'on est juste un peu cramé.

Alors bien sûr, il faut avoir un minimum de technique quand même pour maitriser les plongeons qui sont longs et éprouvants à force.
Quand on prend une descente c'est pas pour deux minutes plus trois virages et ça se fait pas en mangeant une pâte de fruit.
Difficile de se reposer réellement, surtout avec le terrain rendu bien glissant par des giboulées précoces.
Il faut rester concentré tout le long quand on descend au mieux de son niveau.

La première côte arrive rapidement après un léger échauffement d'une paire de bornes,
et elle te donne le ton de ce que sera l'aventure dans le positif.
Si elle n'est pas des plus longues avec ses trois km environ, elle présente déjà quelques pourcentages par endroits qui piquent aux jambes.
La première descente complète bien le tableau et te mets à l'aise côté sensations.

Dans la bosse number two, qui s'allonge un peu plus avec quelques huit km, entrecoupé par un bout de descente rapide, on a droit à un petit portage vigoureux pour couper court à la piste.
Heureusement, y en avait pas des km comme ça.
A suivre, une grosse perte d'altitude sensass, pour se retrouver au ravito un peu après Bouleternère.
Si vous avez pris l'apéro à ce premier arrêt, le plat de résistance arrive bien en face de là où vous vous gavez de nutella et de banane.
La montée classique du CH3. Six bornes avec du lourd d'entrée, puis un peu de calme sur la piste avant de reperdre un paquet de watts dans la série de raidillons sévères qui se présentent sous les roues et qui s'étalent sur un bon quart d'heure, voir plus si affinités.
Et puis, quand on aime on compte pas.
Donc vous reprendrez bien un peu d'altitude!
Et c'est là au détour d'un virage à gauche - pendant que Sarkosy faisait son remaniement à droite - qu'on a retrouvé le single de 2009 qui déjà à l'époque te meulait bien les guiboles.
Mais faut dire que ce passage est superbe d'un point de vue pur vtt, malgré ses quelques portions de portage poussage.

Mine de rien, grosse bosse que vous venez de faire, qui se termine par un point de vue superbe sur toute la région.
Et ensuite descendez, on vous demande.
Ca dépote, ça secoue, c'est vibrant, le Yeti joue sa partition impeccable. Faut s'appliquer quand même car une fausse note de trop et tu prends vite un rappel à l'ordre, mais c'est extra.
Arrivé un peu plus bas, trois bornes plus tard, on se remet à grimper un peu pour aller chercher une descente qu'on a l'habitude de faire chaque année presque.
Pas mal de dévers et de pente bien raide dans cette portion très joueuse.
Ca continue avec une liaison bienvenue vers le ravito deux, plutôt collante cette fois, mais qui permet aussi de récupérer un peu.

Et d'ailleurs c'est là qu'il faut prendre le temps de perdre un peu du temps.
Oui c'est confus mais je développe maintenant en déroulant.
Sur ces quatre ou cinq km même si on a des jambes et qu'on retrouve la forme, prière de garder les forces pour le reste.
Surtout que cette année, on a encore 30 bornes à faire quasiment quand on arrive à Rodès.

Ravito deux au village, on refait le plein, on apprécie le salé et le reste. Il fait faim..
Et on repart sans tarder vers le secteur pavé qui remonte avant la belle petite descente truffée de marche qui plonge sur les gorges.
Le passage de la rigole était moins drôle cette année.
Sous le temps pluvieux et le sol humide, fallait faire bien gaffe pour pas prendre son bain avant l'heure.
A la sortie du défilé, cap en haut par la piste du barrage, pour aller chercher une nouvelle descente.

Bravo aux deux gars avec qui j'ai partagé un moment de roulage sur cette section bossue après Rodès. Deux gros rouleurs ! Pas dans le sens du poids mais dans le sens j'envoie du lourd sur les pédales.
Impressionnants tous les deux en bosse.
Un avec un superbe Skyde et un autre avec un tout rigide beau à mourir et d'une légèreté insoutenable (6,8 kg) Arrgh !
Full carbone avec un mono plateau de 42 et une cassette. Respect !

La descente qui suit ? Pas besoin de demander, un vrai régal !
Depuis les passages bien techniques de la première partie pour finir par la partie bien caillassée par les dalles de pierres du final qui ramène rapidement sur le haut du village.
J'ai pu la faire sur sol totalement sec et c'est sensass, ça passe nickel dans une très bonne allure, ce qui n'a pas été le cas de tous j'imagine car vu le nombre de pierres lisses qu'il y avait,
ça a du être des valses à trois temps sur sol mouillé.

En bas, le sentier pour reprendre de la hauteur c'était là encore celui d'il y a deux ans avec ses quelques portions de gros portage.
Une sorte de mine à ciel ouvert qui propose un superbe décor.
Très agréable à faire finalement sauf si t'es rôti car là ça le fait moins.
Mais cette fois pour moi à l'inverse de 2009, je l'ai eu facile car c'est sur les trente derniers kilomètres que j'ai eu les meilleures sensations.
On sort sur la piste pour aller chercher une descente bien rapide, sans trop de pièges qui te ramène plein gaz sur le dernier ravito.
C'est dans celle là que j'ai pris une saucée copieuse.

En bas, bien trempe et totalement refroidi, le ravito est pas encore totalement installé.
Pas grave, tant pis pour le nutella et les petits délices.
Je me rhabille vite fait, grignote deux trois bricoles que j'avais en réserve, un litre de flotte dans la fiole et gaz vers là haut pour se réchauffer un peu.
Dernière bosse classique et sans surprise, c'est un avantage sur la fin puisqu'on y va tous les ans.
Je la connais bien, ça monte pas violent sur piste large, mais quand t'es rincé dans tous les sens du terme, les km s'allongent. Y a bien sûr beaucoup de zef.
J'ai toujours de super supers jambes et je la trouve même plutôt courte cette année.
On a une petite portion de récup avant de réattaquer la partie finale.
5 km vite fait pour bifurquer à droite dans la dernière descente qui empruntait cette fois ci de nouvelles portions hyper ludiques, comme les passages enduro et ces petites échelles de bois qu'on avale sans se poser de questions.
Génial ! Total régal.

Sur la route en bas, il vous reste deux gros km pour dérouler tranquillement vers la ligne d'arrivée. Quelle aventure encore ! Enorme !

Quelques chiffres relevés sur le Garmin
- 67 km - 2850 D+ (2950 une fois transféré sur PC) – 5h53 de roulage et 20 minutes de plus en pause.

Quand vous posez le vtt, c'est la douche pour ceux qui veulent, et vite vite, se mettre les pieds sous la table, car le plaisir à la Garoutade ne s'arrête pas au vtt.
Ca continue ensuite avec la bière, la Clairette de Die, la fidéoua (énorme fidéoua), les croustades extra et le reste.
On se retape vite une santé avec tout ça.
Tout le monde à table pour refaire le film de l'étape avec ses petites galères et ces heures de bonheur.

Une Garoutade 2011 rude mais splendide en retour.
Peut-être la plus dure en cinq ans, dû en partie aux conditions de roulage certainement mais fichtre que c'est bon.
Mais pour en venir à bout dans de bonnes conditions, faut pas arriver là avec un entrainement léger car y a du lourd à tous les étages et pas qu'une fois.

Et c'est aussi le seul raid qui te joue du Vivaldi (la classe !) à plusieurs reprises tout le long.
Il est fort ce type, les 4 saisons pendant 6 ou 7 heures. Du jamais vu nulle part.
Soleil, pluie, grêle, neige pour certains, vent violent ou en rafale c'est au choix, parfois les deux en même temps, re pluie soleil, arc en ciel, etc. Et tout ça en alternance.
Terrible cette organisation !
A quand une Garoutade sous la neige ?!

Si on vous dit que ce raid vaut le coup de pédale, vous pouvez en être sûr et vous inscrire les yeux fermés.
Il faudra par contre ensuite les maintenir grands ouverts, tellement c'est bien et ce quel que soit le plan où on le regarde. Pour ma part, je n'ai pas fait encore de raid qui me procure autant de plaisir que celui là.

Un grand merci qui inclut tout le monde, organisation, bénévoles, vététistes, ravitailleurs, mesdames à la fidéoua, le type à la tireuse, le producteur de Clairette, le gars avec son sécateur avant Rodès qui a du dire bonjour à un paquet de mecs ce jour là, et tous les autres.
BRAVO à tous.

Fait ch..., j'adore cette ballade à chaque fois.




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