19 juillet 2015

Routes Estivales 3 - Tuchan Corbières

Troisième sortie de ma trilogie de routes estivales.
J'ai délaissé la montagne pour cause de temps orageux et je me suis refais une excursion dans les Corbières. 

► Strava - Routes Estivales 3 - Tuchan

Je vais pas tuer le suspens en disant qu'on perd pas au change. 
Les routes audoises des Corbières sont tout aussi sensass à parcourir en matière de plaisir. 
C'est un autre style de balade très charmante autour de paysages captivants.

Le choix du départ c'est Tuchan aujourd'hui.
J'y ai fait trois ou quatre sorties routes par le passé, à l'occasion de la cyclo sportive l'Enfer du Tauch, ainsi qu'un ou deux raids vtt.

A défaut de col montagnard, il y a par ici plein de petits cols qui sont très bien pour garder la forme.
Je me suis prévu un programme de cents bornes qui se termine normalement par la "petite bosse" finale pour grimper le Tauch. 

Rien que d'y penser, ça fait mal aux jambes 😀!
Mais je composerai surtout selon l'envie, en allégeant un peu au besoin ou en ajoutant quelques km au gré du parcours. 
Le temps est prévu bon en matinée, mais plus lourd et chaud avant midi.
Et puis comme je suis seul, il se peut que je me la coule douce.

Arrivé de bon matin sur la place centrale ombragée, je démarre sans tarder. 
La météo annonçait vent d'ouest, comme bien souvent par ici. Alors en solo autant se mettre le vent dans le museau sur la première moitié. 


Le soleil est timide, mais la température est déjà à presque vingt cinq degré.
En sortant du village, on aperçoit les vestiges du Château D'Aguilar.
Les premiers km longent le cours d'eau du Petit Verdouble. 
Le Tauch s'étale longuement à gauche sur une route qui borde les vignes sur cinq ou six km tranquille. Petit faux plat à peine montant, seul le vent qui se lève à mesure est un peu gênant.
Plus haut le dénivelé se fait bien plus virulent pour atteindre le Col de Férréol, avant de basculer fissa vers Maisons.

C'est jamais plat les Corbières, et on consomme des watts sur une trace en permanence en dents de scies, mais c'est toujours très bon à rouler et jamais ennuyant sur ces routes bien sinueuses.
On peut voir quelques belles villas le long de ces parcours et profiter des paysages qui défilent entre les collines et longent bien souvent les petits ruisseaux.

Peu avant le Col du Prat, direction Dernacueillette. Charmant petit village au fond d'un petit cirque.


Juste un peu plus haut, la route passe au bord d'un petit bassin naturel au pied d'une cascade sur le ruisseau Des Escoumes.

En poursuivant vers Massac, un petit lac plan d'eau en contre bas de la route est déjà occupé par quelques baigneurs.
J'ai doublé trois ou quatre cyclos depuis le début, mais personne pour rouler dans l'allure.

Après le village, la grimpette est pas finie. Et le vent plutôt fort aide pas. 
Ça monte pas comme un vrai col, mais faut toujours appuyer pour passer le Col du Cédeillan. Un régal ces routes dans ces décors. Dommage d'être en solo ! On est en plein pays Cathare par ici.
Parfois sur les bordures, on peut voir des départs de traces vtt. Il doit y avoir à faire par ici sur quelques sentiers enchantés.


Longue descente vers Soulatgé, ça fait du bien de relâcher l'effort pour en profiter. 
Et hop remise à la grimpette après le bled.
Jusqu'alors, les routes étaient plutôt enfermées par le relief, mais à l'approche du Col D'En Guilhem, ça se découvre pour descendre à Cubières Sur Cinoble.
Venir de ce côté, c'est jamais un hasard, vu que dans le village, si on met la barre au sud, on se laisse glisser vers les Gorges de Galamus.
C'est un passage obligatoire par ici, et quel autre moyen que le vélo pour apprécier pleinement cette percée au cœur de ce splendide canyon naturel.


Avant l'entame, le joli Moulin de Cubières d'abord et les gorges se profilent peu après. Le cours d'eau L'Agly est tout proche et quasi au niveau de la route au début.
Ensuite, ça plonge vite dans une faille étroite. Faut juste y passer et se rendre compte de la beauté du site.
La route creuse les rochers qui la recouvrent à moitié parfois. 
Plus loin il y a même un petit tunnel.

Le décor splendide, les masses rocheuses impressionnantes et les parois abruptes apportent un relief très acéré à toute cette traversée.
Dans les quelques piscines naturelles tout en bas, un groupe fait du canyoning.
Sur cette route très étroite, seuls les vélos peuvent se croiser aisément. 


Sur le final, passé le parking, on quitte les gorges pour plonger plein gaz sur Saint-Paul-de-Fenouillet et bondir du 11 au 66 donc ! 
Bye bye l'Aude, salut les PO.
Et le Canigou par là même bien sûr.

Bonne descente sur une super route. Vent dans le dos, ça dépote fort. C'est d'ailleurs presque dangereux avec quelques rafales un peu trop violentes.


Au village, j'en suis à cinquante km. Il commence à faire plus chaud par ici, même si ça reste supportable en roulant. Je continue tout droit vers Lesquerde.
Passage entre quelques barres rocheuses toujours au bord de l'Agly, c'est sympa et agréable encore. 
Je quitte la rivière un peu plus loin, pour une petite grimpette vent dans le dos, c'est plus facile maintenant.

Le petit village de Lesquerde est au milieu des vignes du Roussillon.
Pas grand monde au village et depuis longtemps, j'ai pas revu un cycliste sur ces routes qui sont quand même propice au vélo. Curieux pour un dimanche matin !

On continue de monter un peu après le village et le petit Col du Pourtell termine la bosse. 
Une belle descente rapide sur Maury pour perdre pas mal d'altitude.
Si vous aimez les vins doux naturels, prenez un Maury.


A ce stade de la balade, la chaleur est monté de quelques crans encore et j'avais prévu de remonter vers Cucugnan, pour rejoindre Tuchan ensuite.
Mais j'ai pas trop envie de me faire une bosse encore, donc je laisse la trace de côté et je file dans la plaine sur la grande route.
Je pensais qu'en restant en bas et en rejoignant la route de Paziols, j'enlèverais quelques bornes.
Mauvaise pioche, j'ai du en ajouter deux ou trois.
Je roule bon train sur la portion rectiligne. Vent d'ouest qui pousse fort, on roule à 40 à l'heure sans trop forcer. Y a que la micheline rouge qui me coupe en plein élan.
Sympa d'avoir encore le train par ici.


Mon antique Edge 305, n'a pas de cartographie et je me tente au hasard une variante sur une petite route de traverse, au milieu des vignobles, en espérant que ça sorte quelque part.
Au bout de trois quatre bornes, sur un hameau de maison, je demande à un habitant par prudence. 
Il me dit que ça passe oui, mais avec mes peneus, faudra porter le vélo pour passer de l'autre côté.
Bon merci, mais je vais privilégier le makadam pour mes roues 😉.
Demi tour et je reprends le cour normal de la balade un peu plus loin.

La route de Paziols arrive vite. Le bled est distant d'une douzaine de km.
Petite bosse d'entrée. C'est gentil côté pente, mais je commence à être moins enthousiaste à la pédale. La chaleur plombe un peu et l'air circule pas trop.
La route est plaisante, toute en ondulation sur quelques collines à enchaîner.
On repasse dans l'Aude peu après et en quittant le vignoble de Maury, on bascule sur celui du Fitou.


Après quelques km plus ou moins en élévation, la descente sur Paziols fait du bien.
Le Mont Tauch s'étire en face et Tuchan apparaît. 
Sept km à peine pour gagner le village facilement.

Pendant que j'étais en approche depuis un moment je me demandais si j'allais grimper la bosse infernale, ou si je me posais direct à la bagnole pour le casse croûte et arrêter là la balade.

Arrivé au village, je suis à cents bornes pile poil. 
Un compte rond c'est pas mal déjà, mais j'attaque direct le Tauch sur l'élan. J'évite de passer devant la bagnole pour pas être tenter de stopper.
Un instant, je voulais m'arrêter à la cave à vins au pied de la montée, mais là aussi c'était cuit pour repartir ensuite.

Dès les premières pentes, l'envie de déjà bâcher me secouait de partout. 
Je m'y mets quand même. 
La chaleur est rude, au dessus de trente degré. J'ai pas les jambes toutes fraîches et avec le vent de face associé à la forte pente, je suis à la peine.
Presque huit bornes d'enfer bien au chaud ! 


Je me demande à plusieurs reprises quand ça va lâcher et faire demi-tour.
La montée est très irrégulière, avec des paliers terribles déjà sur la première partie et plus haut c'est bien pire.
Le Tauch c'est jamais simple car on sort d'une approche facile avant le village et la pente surgit d'un coup et en force.
La dernière fois que je l'ai gravi, c'est en vtt pour l'excellente VTTauch en 2012. Le matin à la fraîche, ça s'était plutôt bien passé dans mes souvenirs.

Bon aujourd'hui, c'est au mental qu'il faut commencer.
Un km passe, pas facile le premier déjà, je me force toujours à tenter la rampe suivante. Debout sur les pédales ça tourne pas vite.


Deux bornes, je récupère en veilleuse sur les parties faiblement pentues. Les jambes ont besoin de se détendre. J'évacue le manque d'entrain qui pourrit le cerveau.
Le troisième km fait très mal, mais on a une partie récup qui arrive pendant une petite minute. Faut en profiter car ensuite lorsqu'on vire à gauche avant la Chapelle de Faste, ça devient néfaste 😀! 

Le plus fort de la pente c'est maintenant et c'est violent sur deux km. Accrochez vous bien pour pas redescendre !
Les rampes ici sont plus qu'hostiles, et faut s'arracher pour passer le premier raidar assassin.
J'ai un développement de 34x27 qui me permet de passer bien partout, mais là c'est trop juste. Tirez pas trop sur le cintre, car le vélo se cabre. 
Bon par contre, j'ai passé la moitié, et j'ai plus trop les idées noires qui me feraient lâcher l'affaire et redescendre daredare.
La récup m'a fait du bien certainement, je suis pas fringuant, mais je progresse.
La route est sinueuse et le revêtement pas terrible, entre les graviers, les trous et les nombreuses irrégularités.


Ces deux bornes infernales passées avec de très gros efforts, ça va un peu mieux après un grand gauche. Le vent est passé dans le dos pour une centaine de mètres et ça va presque tout seul. Je me retrouve à accélérer même. C'est bon ça ! En se retournant à peine, on voit la Tour signal qui pointe pas très loin des yeux.
Dernière épingle à droite, il reste une borne et demi. Le vent revient vous faire des misères.
Je suis pas trop mal et je vais finir sans problèmes. La chaleur en haut est mieux supportable que la fournaise de la plaine.
Mais les dernières pentes sont encore bien au dessus de 10%, ça tire aux jambes, le cardio est à la limite, faut juste tenir et se faire mal une dernière fois, sur une route plutôt en ligne droite. Pas évident !


Une courbe à droite, la pente se calme à peine un peu et puis repart en force vers le dernier gauche à la rupture presque, mais faut pousser encore quatre vingt mètres pour la délivrance.
Waouh, c'est gagné !
Quelle bosse ! 
Idéale pour travailler le mental. A éviter l'été quand même, c'est déjà terrible en temps normal, mais avec le chaud, restez à l'ombre en bas au bistro, c'est mieux 😀.

107 km avec 2000 m de dénivelé. Un peu moins de 5h00 de temps total et 4h35 de roulage.
Très bonne sortie dans les Corbières. Y a de quoi faire dans cette région.

Je me fais une bonne pause avant de redescendre. La vue est dégagée de partout là-haut.
La descente passe très vite, mais c'est assez dangereux si on attaque un peu.


Retour au village pour la récup active en refaisant le plein.
Il fait bon à l'ombre des platanes avant de rentrer tranquillement à la base.

A la prochaine




































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